
Zhang Huan, Pour faire lever le niveau de l’eau d’un étang à poissons (gros plan), 1997, épreuve à développement chromogène, 83 x 117 cm approx. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Avec l’autorisation de Zhang Huan Studio. Photo : MBAC

L'espace d'un instant. Cinquante ans de collectionnement de photographies
Explorez les synergies photographiques avec cette exposition stimulante qui réunit des photographies collectionnées par le Musée des beaux-arts du Canada au cours des cinquante dernières années.
Autrefois vue comme une discipline documentaire plutôt que faisant partie des beaux-arts, la photographie prend tout son sens dans une nouvelle exposition éblouissante traitant de l’évolution de cette technique sur une période de quelque 180 ans.
Présentant 175 photographies et images connexes de la remarquable collection de l’Institut canadien de la photographie du Musée des beaux-arts du Canada, L’espace d’un instant fait cohabiter des épreuves historiques et des œuvres récentes, créant des synergies visuelles qui invitent à la réflexion.
Avec des procédés aussi différents que le daguerréotype et le numérique, le ferrotype et l’épreuve au jet d’encre, le monochrome et la couleur hyper saturée, L’espace d’un instant nous montre une technique en perpétuel changement. À travers le travail d’artistes comme Julia Margaret Cameron, Weegee, Ed Burtynsky, Lynne Cohen et Spring Hurlbut, l’exposition souligne la capacité de la photographie à refléter l’air du temps et à témoigner des univers publics et secrets des photographes.
L’espace d’un instant. Cinquante ans de collectionnement de photographies est organisée par l’Institut canadien de la photographie du Musée des beaux-arts du Canada.
Date
Emplacement
La photographie, avec l’appareil photo, est un instrument de découverte. Nous photographions non seulement ce que nous connaissons, mais aussi ce que nous ignorons.
— Lisette Model
Œuvres
La photographie immortalise un instant, modifiant la vie en la suspendant.
– Dorothea Lange
Découvrez quelques anecdotes à propos de la photographie et de l’exposition L’espace d’un instant.
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Dans les débuts de la photographie, le portrait formel était très en vogue. Les gens posaient pendant de longues et pénibles séances, le cou maintenu dans une sorte d’étau, entourés d’objets qui révélaient quelques traits de leur personnalité. Un peu à la manière des égoportraits d’aujourd’hui, ces images servaient à définir le modèle. L’espace d’un instant présente plusieurs de ces portraits, notamment un charmant daguerréotype colorié à la main d’une jeune femme et une photographie, datant de 1845, de trois femmes habillées en hommes.

John Benjamin Dancer, Autoportrait avec appareils scientifiques ?, v. 1853, daguerréotype, plaque droite : 7,7 x 6,8 cm; plaque de gauche : 7,6 x 6,7 cm; image : 6,9 x 5,9 cm chacune. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Don de Phyllis Lambert, Montréal, 1988. Photo : MBAC
Nombre des artistes photographes d’aujourd’hui modifient leurs images numériquement, non seulement pour y ajouter des effets, mais aussi pour faire un commentaire convaincant. Dans la partie consacrée à la publicité, L’espace d’un instant nous propose une œuvre de Robin Collyer dans laquelle celui-ci a extirpé, au pixel près, tout élément lié à la commercialisation, « vidant ainsi les affiches et panneaux de leurs marques et slogans, mais sans laisser aucun doute sur leur omniprésence ».

Robin Collyer, Rue Yonge, Willowdale, 1995, épreuve à développement chromogène, 50,7 x 60,8 cm; image : 48,7 x 58,9 cm. Collection du MCPC, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. © Robin Collyer. Photo : MBAC
Certaines des photographies les plus emblématiques au monde ont été créées non pas avec une finalité artistique, mais à la suite d’une commande commerciale. Ainsi, des images célèbres des photographes américains Dorothea Lange et Walker Evans, présents dans L’espace d’un instant, ont été réalisées à la demande de la Farm Security Administration du gouvernement des États-Unis durant la grande crise de 1929. De la même façon, Symphonie domestique, de Margaret Watkins, et Fourchette, Paris, d’André Kertész, toutes deux dans l’exposition, ont été faites pour les besoins de la publicité.

André Kertész, Fourchette, Paris, 1928, épreuve à la gélatine argentique, 8,5 x 10,6 cm; image : 7,5 x 9,2 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. RMN Grand Palais – Gestion droit d’auteur. Photo : MBAC
Tout comme elle l’est aujourd’hui, la photographie au XIXe siècle était une forme de voyage par procuration. Traînant avec eux de lourds appareils photographiques grand format, sans parler de tout l’attirail nécessaire au transport et au développement des plaques de verre, les premiers photographes rapportaient des images exotiques de temples, de pyramides et même d’un poste avancé de la Compagnie de la Baie d’Hudson, toutes à voir dans L’espace d’un instant.

Humphrey Lloyd Hime, Les quartiers des officiers honorables, Compagnie de la Baie d'Hudson : Lower ou Stone Fort, v. septembre-octobre 1858, tiré après janvier 1859, épreuve sur papier salé, 13,7 x 17 cm; image 13,7 x 17 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Photo : MBAC
Dans un monde où l’information ne s’arrête jamais, il peut être difficile de s’imaginer le choc causé par la photographie de reportage à ses débuts. De l’image célèbre d’un combattant fauché par une balle durant la guerre civile espagnole, de Robert Capa, à une photo de presse anonyme d’un perceur de coffre-fort mort, L’espace d’un instant illustre toute la force du photojournalisme, de ses origines à aujourd’hui.

Robert Capa. Espagne, 5 septembre 1936, épreuve à la gélatine argentique, 22,6 x 33,5 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. © Robert Capa, avec l’autorisation d’International Center of Photography/Magnum Photos. Photo : MBAC
Il y a une chose que doit refléter une photographie : c’est l’humanité du moment.
— Robert Frank
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