General Idea, Self-portrait with Objects, [Autoportrait avec objets], 1981–1982. Montage, épreuve à la gélatine argentique.

General Idea, Self-portrait with Objects [Autoportrait avec objets] (détail), 1981–1982. Montage, épreuve à la gélatine argentique, 35,6 × 27,7 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Acheté en 1985 (EX-85-142). © General Idea. Photo : MBAC

General Idea

Mettant en question à la fois l’univers de l’art et le monde dans son ensemble, General Idea (1969–1994) demeure l’une des entreprises artistiques les plus influentes à avoir émergé au Canada. Felix Partz (1945–1994), Jorge Zontal (1944–1994) et AA Bronson (né en 1946) ont inventé une pratique novatrice qui s’est déployée pendant les vingt-cinq années de leur collaboration.

Pleins d’esprit et excentriques, les membres du groupe ont imaginé un contenu qui osait critiquer le système de l’art, y compris celui du musée. Non seulement leur travail a trouvé un écho auprès du public de l’époque, mais il continue à inspirer le monde de l’art, de la critique culturelle, de l’engagement militant et du marketing d’influence sur les médias sociaux d’aujourd’hui. Abordant des thèmes aussi cruciaux que les médias de masse, le consumérisme, l’identité queer, le marché de l’art et la crise mondiale du sida, souvent par le biais de la satire, General Idea a repoussé les limites, modifiant profondément le cours de l’art d’après-guerre.

Dans la rétrospective la plus exhaustive jamais consacrée au trio, le Musée des beaux-arts du Canada rassemble au-delà de 200 œuvres explorant le parcours de General Idea, à partir de ses débuts dans la contreculture de la fin des années 1960 jusqu’à la célèbre série IMAGEVIRUS qui s’est infiltrée dans le paysage médiatique à la fin des années 1980, et qui a culminé dans les œuvres profondément émouvantes des dernières années du groupe. 

Présentant d’importantes installations, de même que des publications, vidéos, dessins, peintures, sculptures et pièces d’archives, General Idea raconte l’histoire d’un groupe dont la production intelligente a jeté les bases pour de futures générations d’artistes, proposant de nouvelles façons de réinventer et de changer notre monde à travers l’art.

Organisée par le Musée des beaux-arts du Canada

Date

Vendredi 3 juin 2022 Dimanche 20 novembre 2022

Emplacement

Musée des beaux-arts du Canada Salles des expositions temporaires et espaces publics
380, promenade Sussex
Ottawa, (Ontario) K1N 9N4
Canada
“Glamour,” FILE Megazine 3, no. 1 (Glamour Issue), automne 1975.

General Idea, « Glamour », FILE Megazine, vol. 3, no 1 (Glamour Issue) [Numéro sur le glamour], automne 1975. © General Idea. Photo : General Idea Archives, Berlin. Avec l’autorisation de l’artiste

Nous voulions la célébrité, la gloire, la richesse. Ce qui veut dire que nous voulions être des artistes et que nous savions qu’en devenant célèbres et glamour, nous pourrions dire que nous sommes des artistes et nous le serions. […] Nous l’avons fait et nous le sommes devenus. Nous sommes des artistes célèbres et glamoureux.

—General Idea, 1975

Œuvres

Visite audio

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General Idea, General Idea and Jackie Onassis Getting into a Limousine

General Idea, General Idea and Jackie Onassis Getting into a Limousine [General Idea et Jackie Onassis montant à bord d’une limousine], 1976. Intervention réalisée pendant une séance photo, New York ; épreuve à la gélatine argentique ; 20,3 × 25,2 cm. Avec l’autorisation de l’artiste. © General Idea. Photo : General Idea Archives, Berlin. Avec l’autorisation de l’artiste


 

Les créateurs
derrière General Idea

General Idea tire son origine de liens d’amitié et de collaboration. À Toronto, au cours de l’été 1969, un groupe de personnes – cis, trans, gaies, lesbiennes, bisexuelles, queers et hétéros – commencent à vivre et à travailler ensemble avant de former, l’année suivante, General Idea, selon le titre de l’une de leurs œuvres qui avait été confondu avec le nom de l’artiste. Peu à peu, General Idea se cristallise en un groupe tripartite, trouvant en 1973 sa forme définitive en la triade AA Bronson, Felix Partz et Jorge Zontal. Pendant vingt-cinq ans, ceux-ci développeront une relation amicale et artistique hors du commun, d’avis qu’à trois, c’est toujours mieux.

 

SLOBODAN SAIA-LEVI
(JORGE ZONTAL)

Slobodan Saia-Levi (Jorge Zontal) est né le 28 janvier 1944 dans un camp de concentration à Parme, en Italie, de parents juifs séfarades qui ont quitté la Yougoslavie après le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale. Quand le père de Zontal est envoyé à Auschwitz, sa mère fuit pour la Suisse avec son jeune enfant. Son père survit au camp et la famille, une fois réunie, se réfugie en plusieurs endroits avant de s’installer à Caracas, au Venezuela ; Zontal est alors âgé de huit ans. Au milieu des années 1960, il étudie en architecture à l’Université Dalhousie de Halifax, dont il est diplômé en 1968. Tout au long de ses études, Zontal s’intéresse à la réalisation cinématographique. Il tourne par exemple Bingo (1967–1968), où l’on voit des personnes âgées s’adonnant à ce jeu dans une grande salle de Halifax. En 1968, il séjourne à Vancouver, où il a établi des liens avec des artistes qui gravitent autour de l’Intermedia Society, notamment Michael Morris d’Image Bank, groupe avec lequel General Idea collaborera plus tard. Il y participe à un atelier donné par Deborah Hay où il rencontre brièvement Bronson, qui est là pour animer des séances de thérapie de groupe.

RONALD GABE
(FELIX PARTZ)

Ronald Gabe (Felix Partz) naît à Winnipeg le 23 avril 1945 et étudie les beaux-arts à l’Université du Manitoba de 1964 à 1967. Pendant ses études, il produit des gravures, des installations et des films ainsi que des tableaux dans la veine de l’abstraction géométrique sous l’influence de son professeur, Kenneth Lochhead, un peintre influent du groupe des Regina Five. En 1966, il réalise une sculpture publique en acier corroyé et en émail, une commande de l’Université. Intitulée Sunbeams (Marching over the Hill), l’œuvre est toujours en place sur le campus. L’année suivante, il reçoit une bourse du Conseil des arts du Canada qui lui permet de voyager en Europe et en Afrique du Nord de l’été 1967 au printemps 1968. Au début de l’été 1969, Partz arrive à Toronto où il rend visite à Mimi Paige, alors sa petite amie, qui habite au Rochdale College de l’Université de Toronto.

MICHAEL TIMS
(AA BRONSON)

Né à Vancouver le 16 juin 1946, Michael Tims (AA Bronson) entame en 1964 des études en architecture à l’Université de Winnipeg. En 1966, il a abandonné ses cours et fondé, avec, entre autres, des camarades qui ont aussi quitté l’université, une école libre (The School), un magasin alternatif (The Store), une communauté, auxquels s’ajoute en 1968 un journal (The Loving Couch Press). En mars 1969, il se rend à Toronto où il ne prévoit de séjourner que quelques semaines pour visiter le Rochdale College, modèle d’éducation alternative. On lui attribue une chambre avec Mimi Paige, qu’il a connue à Winnipeg, et il finit par rester au collège environ six mois. C’est là qu’il rencontre Stan Bevington, Victor Coleman et d’autres membres de l’équipe de Coach House Press, ainsi que Jim Garrard, le fondateur du Theatre Passe Muraille.

Comme c’est souvent le cas avec General Idea, le temps est discontinu ou file étrangement à rebours.

—Adam Welch, conservateur associé, art canadien, Musée des beaux-arts du Canada

 

General Idea, Line Project, 1970, performance réalisée pendant une séance photo ; épreuves à la gélatine argentique.

General Idea, Line Project [Projet lignes], 1970. Performance réalisée pendant une séance photo ; épreuves à la gélatine argentique. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Don de General Idea Inc., Toronto, 2019 (49088). © General Idea. Photo : MBAC


 

Le récit sur
l’origine du nom

Le Line Project [Projet lignes] a été conçu pour l’exposition Concept 70 tenue à la galerie Nightingale (plus tard A Space), à Toronto. Il y a eu au départ un message à la radio sollicitant la participation du public à un « projet d’art conceptuel ».

Les personnes intéressées ont fourni leur nom et leur adresse ; celles de la région du grand Toronto ont reçu la visite des artistes derrière le Line Project. Ces derniers les ont photographiées ainsi que leurs lieux d’habitation puis ont marqué de points leur emplacement sur une carte dans l’ordre des rencontres.

Les points ont ensuite été reliés au moyen de lignes, à vol d’oiseau, et la forme créée a été reproduite à l’extérieur de la galerie dans le cadre d’une performance. Les personnes participantes tenaient une corde en occupant chacune la position relative de leur résidence. En outre, un dessin reproduisant le réseau de lignes a été tracé à la craie sur le trottoir, s’effaçant graduellement sous les pas effleurant le sol.

Au début, le titre de ce projet était General Idea. La galerie Nightingale l’a confondu avec le nom des artistes, et c’est ainsi que General Idea a adopté son nom.

Stratégies
queer

Ce qui nous amène à un autre sujet, le contenu queer de notre travail, auquel il fallait instiller juste assez d’humour pour qu’on ne nous en tienne pas rigueur. À l’époque, se définir comme artiste homosexuel ou queer, c’était sonner le glas de sa carrière. C’était la fin assurée. Mais nous glissions des allusions à notre identité queer dans tout ce que nous faisions.

—AA Bronson en conversation avec Beatrix Ruf, 2022

 

Queer

Au XIXe siècle, le terme anglais queer — qui veut dire « étrange » — est utilisé pour dénigrer les personnes attirées par des personnes du même genre. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, des organisations militantes telles que Queer Nation à New York le reprennent, mais cette fois pour désigner positivement les personnes qui adoptent des identités sexuelles et de genre non conformes. À la même époque, des universitaires lancent la théorie queer. Entré depuis peu dans la langue française, ce terme continue d’évoluer, a des sens différents et ne fait pas l’unanimité.

General Idea, Artist’s Conception [Conception de l’artiste] : Miss General Idea 1971, 1971. Sérigraphie sur papier

General Idea, Artist’s Conception [Conception de l’artiste] : Miss General Idea 1971, 1971. Sérigraphie sur papier, 101,5 × 66 cm. Collection Art Metropole, Bibliothèque et Archives du Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Don de Jay A. Smith, Toronto, 1999. © General Idea. Photo : MBAC

 

Sous les projecteurs

General Idea, Magi© Bullet [Médi©ament miracle], 1992. Installation avec ballons en Mylar gonflés à l’hélium. Magi© Carpet [Tapis magi©], 1992. Installation avec luminaires fluorescents.

General Idea, Magi© Bullet [Médi©ament miracle], 1992. Installation avec ballons en Mylar gonflés à l’hélium, 25 × 65 × 25 cm chacun. Defares Collection; Magi© Carpet [Tapis magi©], 1992. Installation avec luminaires fluorescents. Defares Collection. © General Idea. Photo : MBAC

« On peut y voir une séquence, en effet. Il y a d’abord eu les tableaux Black AIDS [AIDS en noir], où tout devient très sombre. Puis ce mouvement soudain vers les tableaux White AIDS [AIDS en blanc] (1992), suivi de l’idée du souffle de vie. Pour finalement conduire aux ballons argent de Magi© Bullet [Médi©ament miracle] et, avec Fin de siècle, à la blancheur du Grand Nord et au vide — une vision de la vie plus éthérée, transcendantale. »

—AA Bronson en conversation avec Beatrix Ruf, 2022

General Idea est reconnu pour amener le public à interagir avec ses œuvres d’art, tant dans les musées que dans la rue, au-delà des limites des murs.

Parmi les nombreuses installations extraordinaires de cette exposition, les visiteurs ne voudront pas manquer Magi© Bullet [Médi©ament miracle] et Magi© Carpet [Tapis magi©]. Conçues pour une galerie new-yorkaise, ces pièces font l’une et l’autre allusion au travail d’un artiste américain d’après-guerre.

Installée d’abord en 1992, deux ans seulement avant les décès de Partz et Zontal, Magi© Bullet est constituée de ballons argentés gonflés à l’hélium et ayant la forme de pilules brillantes. Évoquant les Nuages argentés d’Andy Warhol (1966), ces ballons se dégonflent avec le temps et tombent sur le sol, transformant l’installation in situ en milliers de multiples. Magi© Carpet renvoie aux tubes fluorescents de l’artiste Dan Flavin, dont on trouvera des créations dans la salle B206.  

Le public est invité à recueillir les ballons et à les emporter à la maison, déployant Magi© Bullet à l’extérieur du Musée. L’installation se videra de son contenu tout au long de l’exposition; un hommage aux personnes décédées de maladies liées au sida.  

 

DANS LES RUES

L’exposition s’étale également au-delà des murs du Musée.
Jusqu’en novembre, les visiteurs peuvent admirer et toucher la Sculpture AIDS [Le SIDA] (1989) en acier enduit de poudre, une structure interactive située sur la place devant le Musée. De plus, tout au long de l’été, des affiches AIDS (Ottawa) seront installées dans toute la ville, y compris dans le marché By, et un panneau publicitaire annonçant l’œuvre AIDS (2022) d’AA Bronson sera installé à l’angle des rues Preston et Somerset. En juin, l’installation d’animation VideoVirus (2022) de General Idea et AA Bronson a agrémenté la Lanterne Kipnes du Centre national des Arts toutes les heures, de 18 h à 23 h. Ces projets raviveront le projet AIDS viral de General Idea, lancé à New York en 1987.

 

 

General Idea - Sculpture AIDS

 

VideoVirus sur la Lanterne Kipnes © AA Bronson + General Idea. Photo : David Leclerc

VideoVirus sur la Lanterne Kipnes © AA Bronson + General Idea. Photo : David Leclerc 

 

General Idea, AIDS (Billboard) [panneau publicitaire], 1988, reproduction de 2022. Impression offset sur vinyle. Avec l’autorisation de l’artiste. © General Idea. Photo : MBAC

General Idea, AIDS (Billboard) [panneau publicitaire], 1988, reproduction de 2022. Impression offset sur vinyle. Avec l’autorisation de l’artiste. © General Idea. Photo : MBAC

 

General Idea, AIDS (Ottawa), 2022. Impressions offset sur papier, 60,9 × 60,9 cm chacune. Avec l’autorisation de l’artiste. © General Idea. Photo : MBAC

General Idea, AIDS (Ottawa), 2022. Impressions offset sur papier, 60,9 × 60,9 cm chacune. Avec l’autorisation de l’artiste. © General Idea. Photo : MBAC

 

  

Le
saviez-vous?

Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) a commencé à collectionner le travail de General Idea en 1973, avec l’acquisition d’Evidence of Body Binding [Élément de preuve : corps ficelé] (1971). Depuis, il a assemblé une vaste compilation de réalisations du groupe, avec près de 200 œuvres. Bibliothèque et Archives du MBAC accueille le plus important ensemble de documentation sur General Idea, et constitue le principal centre d’études sur le collectif.

General Idea, Evidence of Body Binding [Élément de preuve : corps ficelé], 1971. Transparents à la gélatine argentique dans caissons à lampes fluorescentes

General Idea, Evidence of Body Binding [Élément de preuve : corps ficelé], 1971. Transparents à la gélatine argentique dans caissons à lampes fluorescentes, 20,3 × 30,5 × 8,6 cm chacun. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Acheté en 1973 (17143.1-15). © General Idea. Photo : MBAC

 

Fonds
General Idea

Le fonds General Idea, en dépôt au MBAC, contient une grande quantité de documents liés aux œuvres et projets produits par le groupe d’artistes. Il comprend des  scénarios, de la correspondance, du matériel graphique, des tampons en caoutchouc, des bandes audiovisuelles, des bobines de film et des photographies. En savoir plus (en anglais seulement)

Collection
Art Metropole

En 1974, General Idea a inauguré Art Metropole, l’un des premiers centres d’artistes autogérés au Canada. La collection Art Metropole compte près de 13 000 objets, parmi lesquels des multiples d’artistes, des livres, des cartes postales, des photographies, des invitations, de la documentation, des fichiers et des dessins d’exécution. En savoir plus

FILE
Megazine

General Idea a créé FILE Megazine (1972–1989) comme une version subversive de l’emblématique LIFE Magazine. La collection de Bibliothèque et Archives du MBAC est riche de plus de 2 000 objets relatifs à FILE Megazine prêtés à long terme, y compris pour la production de la publication. En savoir plus (en anglais seulement)

Fonds
Fern Bayer

Le fonds Fern Bayer comprend du matériel lié aux activités de General Idea collectionné par la célèbre commissaire, dont plus de 1 000 photographies et diapositives, des enregistrements sonores et vidéo, des monographies, des périodiques et des catalogues d’exposition. En savoir plus (en anglais seulement)

 

Sholem Krishtalka, AA Bronson, 2020, huile sur toile

Sholem Krishtalka, AA Bronson (détail), 2020, huile sur toile, 50 × 40 cm. Collection de AA Bronson. © Sholem Krishtalka. Photo : Andrea Rossetti

 

Revue du
MBAC

Ce numéro de la Revue du Musée des beaux-arts du Canada porte sur une sélection d’écrits de AA Bronson publiés entre 1983 et 2019.
 

En savoir plus

General Idea, couverture du catalogue.

CATALOGUE

Cet ouvrage de référence offre un panorama complet de l’œuvre de General Idea : des premières performances aux stratégies de détournement des formats médiatiques et publicitaires, des interventions dans l’espace public aux installations muséales d’envergure. Réunissant plus de 500 illustrations et les essais inédits de spécialistes reconnus, cet ouvrage s’impose comme la publication incontournable pour (presque) tout savoir sur General Idea.

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Parlons d’art

Des questions à propos des œuvres vues dans General Idea?
Adressez-vous à nos aimables interprètes, à votre service dans les salles de l’exposition les jours fériés, les fins de semaine et les jeudis soirs.

Espace création

Laissez-vous inspirer par l’art, puis amusez-vous à communiquer, coopérer et créer. Nos sympathiques interprètes bilingues seront là pour vous aider ! Du matériel artistique varié est à votre disposition. En savoir plus

General Idea, Fin de siècle (détail), 1990. Installation avec fausse fourrure en acrylique, plastique, paille, polystyrène expansé

General Idea, Fin de siècle (détail), 1990. Installation avec fausse fourrure en acrylique, plastique, paille, polystyrène expansé. Collection Carmelo Graci. © General Idea. Photo : MBAC

Source de renseignements
sur le VIH-sida

CATIE est la source canadienne de renseignements sur le VIH et l’hépatite C. On peut visiter son site Web pour apprendre l’essentiel sur le VIH, en savoir plus sur les tests de dépistage et connaître les méthodes de prévention, telles que le PrEP, le PPE et les traitements visant à prévenir la transmission.  N’oubliez pas de prendre votre exemplaire gratuit du magazine Vision positive de CATIE à la Boutique du MBAC. Le dernier numéro présente un entretien avec AA Bronson.

Au début des années 1990 — je suppose que Jorge était déjà malade —, ma mère nous a rendu visite à New York. Elle avait vécu deux guerres, deux bombardements à Londres. Son premier mari s’était fait tuer en avion au-dessus de Cologne. Sur 6th Avenue, à une rue de chez nous, un jeune homme passait ses journées assis à même le sol, avec devant lui un écriteau où il demandait de l’argent. Il en était réduit à vivre dans la rue, car il s’était ruiné pour payer ses médicaments contre le VIH. Ma mère avait été très ébranlée par ce garçon. Elle avait dit : « C’est comme pendant la guerre. C’est la même chose. Tous les jeunes hommes meurent. »

Je la revois encore se précipiter pour donner à ce type un billet de vingt dollars. Elle était profondément touchée. Beaucoup de temps a passé depuis, plus de trente ans. Mais je me souviens encore parfaitement de lui, car il était là tous les jours, au coin de la rue. Nous connaissions tellement de gens qui mouraient, il était un symbole. Et puis, un jour, il a disparu, nous ne l’avons plus jamais revu. C’est toute une génération qui a été anéantie. Bien sûr, les gens qui mouraient étaient ceux qui prenaient des risques. Les gens qui n’avaient jamais pris de risques ne mouraient pas. Ce sont les artistes du milieu des arts et de la danse, les esprits créateurs, qui mouraient. Je me demande quel aurait été notre monde s’ils avaient survécu.

—AA Bronson en conversation avec Beatrix Ruf, 2022

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Esther Schipper Mitchell-Innes & Nash Mai 36 Galerie Maureen Paley


Salah Bachir et Jacob Yerex
Jay Smith et Laura Rapp
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