
Dave Heath, Kansas City, Missouri (détail), 1967. Épreuve à la gélatine argentique (tirage de 1968), 18,7 x 27,3 cm. The Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City, Missouri. Don de la Hall Family Foundation, 2011.67.23. © Howard Greenberg Gallery et Stephen Bulger Gallery.

Multitude, solitude. Les photographies de Dave Heath
Explorez l’œuvre irrésistible de l’un des photographes de rue les plus brillants de sa génération.
Qu’il s’agisse d’isoler un visage dans la foule, de saisir un acte de violence entre frères et sœurs ou encore de cadrer en gros plan des portraits de désespoir silencieux, Dave Heath (1931–2016) possède ce talent instinctif d’exposer l’âme derrière la personne. Poussant plus loin l’approche autobiographique du photojournaliste américain W. Eugene Smith, il produit des images intenses et profondes qui sondent les tréfonds et les subtilités de la condition humaine.
Cette exposition itinérante remarquée s’intéresse au travail habile d’Heath en matière de tirage photographique, ainsi qu’à son utilisation novatrice de l’organisation en séquences. Une des pièces majeures en est A Dialogue With Solitude [un dialogue avec la solitude] (1965), véritable chef-d’œuvre poétique qui présente les importantes explorations de l’artiste sur le potentiel du livre de photographies. D’autres livres photo faits main, ainsi qu’une version numérique de son premier diaporama audiovisuel, Beyond the Gates of Eden (1969), illustrent la compréhension intime qu’a Heath des nombreuses dimensions expressives de la photographie.
Multitude, solitude, qui revisite la trajectoire artistique d’Heath, du jeune prodige au photographe influent, rend hommage à une œuvre qui reflète la solitude et l’aliénation inhérentes à la vie moderne.
Multitude, solitude. Les photographies de Dave Heath est organisée par le Nelson-Atkins Museum of Art.
Date
Emplacement
Ce que j’ai cherché à transmettre dans mon travail n’est pas un sentiment de futilité et de désespoir, mais une acceptation des aspects tragiques de la vie. De l’acceptation de cette vérité (que les plaisirs et les joies de l’existence sont fugaces et rares) doit venir l’amour de la condition humaine et la sollicitude à cet égard.
– Dave Heath
Œuvres
Je ne sais pourquoi certaines personnes deviennent des artistes et d’autres non, mais il y avait à l’intérieur de moi un besoin plus profond de survie, d’avoir à me définir et à me déclarer selon mes conditions et non selon celles des autres. Et la façon dont j’y suis parvenu, c’est en devenant artiste.
– Dave Heath
À propos de Dave Heath
Dave Heath (1931–2016) est un maître de la chambre noire, qui recourt à la technique du masquage pour surexposer et éclaircir localement ses épreuves afin de créer les images profondes et lumineuses qui feront sa renommée. Voici quatre autres faits saillants concernant la vie et l’œuvre de l’artiste.
1
Dave Heath est abandonné par ses parents alors qu’il a quatre ans. Il va connaître une succession de foyers d’accueil avant d’être pris en charge par un orphelinat, où il vit jusqu’à seize ans. Il est généralement admis que l’aliénation et le besoin d’établir des liens, qui sont la marque de son œuvre, découlent d’un déracinement physique et psychologique profondément ancré.
2
Dave Heath est totalement autodidacte. Inspiré par un essai photo sur un enfant placé en famille d’accueil qu’il voit dans le magazine LIFE, il dérobe deux dollars au directeur de l’orphelinat pour acheter un Miniature de Falcon, appareil photographique bon marché. Il devient bientôt membre d’un club de photographie et se met à hanter musées et galeries pour y étudier l’art. Heath réalise son premier livre de photographies en 1952, alors qu’il a à peine 21 ans.
3
Dave Heath sert durant la guerre de Corée suite à son enrôlement dans l’armée américaine en 1953. Certaines de ses premières images les plus évocatrices sont celles de soldats comme lui, Coréens et Américains, en action, au repos et dans des moments de détente.
4
Né à Philadelphie, aux États-Unis, Dave Heath déménage au Canada en 1970, où il s’installe à Toronto. Il demeurera au pays le reste de sa vie, enseignant la photographie et les techniques de la chambre noire à la Ryerson University pendant un quart de siècle.
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Vidéos en vedette
Examinez l’œuvre d’un maître de la chambre noire, et l’un des photographes de rue les plus brillants de sa génération, dans les Salles de l’Institut canadien de la photographie du Musée des beaux-arts du Canada, jusqu’au 2 septembre 2019.
Dans les médias
Le visiteur se trouve d’emblée conquis par la découverte d’un artiste dont la substance et l’élan […] ont trouvé des voies originales pour se maintenir et se renouveler. – Le Devoir
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