Prix Sobey pour les arts 2018 – Ontario
—
Les créations de Kapwani Kiwanga prennent diverses formes : installation, son, scène, sculpture et vidéo. Elles se nourrissent à la fois de sa formation en anthropologie, religion comparée et film documentaire et de son intérêt pour l'histoire, la mémoire et le conte. Interprétant un travail de recherche rigoureux de manière inventive, elle alterne entre fiction et réalité dans une œuvre foisonnante de récits inusités. Dans une quête exploratoire insatiable, elle sonde un éventail de concepts, allant du voyage dans l’espace aux luttes anticolonialistes en passant par la géologie et l'architecture. Originaire de Hamilton, elle est aujourd'hui installée à Paris, en France.
Regardez la vidéo pour en apprendre plus sur Kapwani Kiwanga.
La liste préliminaire pour l’Ontario était de très haut niveau cette année, mais Kapwani Kiwanga a émergé par l’urgence de sa quête et les qualités émotionnelles et formelles des œuvres qui en résultent. Un membre du jury a qualifié son travail d’« indispensable à notre époque », une affirmation qui résume bien l’expérience consistant à passer un moment avec, ou parfois dans, ses installations sculpturales récentes. Décrivant ses œuvres comme des « stratégies de sortie », Kiwanga explore les récits historiques dans un dialogue avec les réalités contemporaines et les perspectives d’avenir, nous donnant ainsi l’occasion de porter un regard différent sur les structures existantes. Elle s’intéresse particulièrement à la pression durable exercée par la colonisation et à la façon dont l’héritage colonial fait sentir des effets similaires à travers le temps et l’espace. Kiwanga vit à Paris et a beaucoup exposé en Europe. Avec des invitations plus récentes à présenter son travail au Canada et en Amérique du Nord, sa pratique a évolué pour prendre en compte de nouveaux publics et contextes culturels. Pour ce qui est du Canada proprement dit, le fait que Kiwanga figure dans la liste des finalistes du Prix Sobey est une reconnaissance de la voix et du talent d’une artiste exceptionnelle dont la démarche revêt une portée internationale.
Photo : Bertille Chérot, gracieuseté de la Galerie Jérôme Poggi (Paris)
Kapwani Kiwanga, Flowers for Africa (vue de l’installation, Stories of Almost Everyone, au Hammer Museum, Los Angeles), 2018, instructions visant à guider la reconstruction d’arrangements floraux par le biais de documentation iconographique, dimensions variables. Gracieuseté de l’artiste, de la Galerie Jérôme Poggi-Paris, de la Galerie Tanja Wagner Berlin et de la Goodman Gallery SA. Photo : Brian Forrest
Kapwani Kiwanga, The Sum and its Parts, 2017, peintures murales, photographies d’archive imprimées sur papier vélin de chiffon et pliées, tissu, bois, lumières au néon et piste audio à deux canaux, 12 min, dimensions variables. Logan Center Exhibitions, University of Chicago. Photo : RCH | EKH.
Kapwani Kiwanga, White Gold: Morogoro, 2016, acier, fibre de sisal, 600 x 500 x 400 cm. Avec l’autorisation de l’artiste, Ferme de Buisson, Galerie Jérôme Poggi, Paris. Photo : Emile Ouroumov, tous droits réservés, vue d’installation à la Ferme de Buisson.
Kapwani Kiwanga, pink-blue, 2017, peinture rose Baker-Miller, éclairage fluorescent blanc, éclairage fluorescent bleu, dimensions variables. Avec l’autorisation de l’artiste, Galerie Jérôme Poggi, Paris/Galerie Tanja Wagner, Berlin. Vue d’installation à la Power Plant, Toronto. Photo : Toni Hafkenscheid
—
Artiste canadien aux origines pakistanaise, ougandaise et indienne, Sameer Farooq crée des maquettes d'inspiration communautaire qui réinventent le présent dans une composition matérielle à partir de l'installation, du film documentaire, de la photographie, de l'écriture et de procédés anthropologiques. Il en résulte des œuvres collaboratives sur notre quotidien faisant contrepoids au discours institutionnel dominant : archives factices, ajouts à une collection muséale ou histoires enfouies refaisant surface. Sameer Farooq a étudié les beaux-arts et possède une maîtrise de la Rhode Island School of Design (2014), un baccalauréat de la Gerrit Rietveld Academie (2005), ainsi qu’un baccalauréat de l'Université McGill (2000). Il a participé à des expositions à l'étranger et au Canada. Parmi ses projets récents, on compte une installation à l’Aga Khan Museum, une résidence à l’Open Studio de Toronto et une exposition à venir pour l’inauguration du nouveau centre des arts de la University of Nevada à Reno.
Photo : Yuula Benivolski
—
Maggie Groat travaille en arts visuels avec différentes techniques, comme les œuvres sur papier, la sculpture, les textiles, les interventions in situ et les publications. Sa recherche s’attarde à la réceptivité d'un lieu à l’égard des territoires en mutation, des façons d’être alternatives et décolonisées, des méthodologies du collage et de la transformation de matériaux récupérés en objets courants soumis à la spéculation, la vision et l’action. Les approches et les perspectives observables dans sa pratique découlent de ses origines haudenosaunee et pionnières, ainsi que de ses rôles de mère et de responsable en gérance de l'environnement. Elle habite entre deux lacs, sur le territoire traditionnel des Haudenosaunee, Chonnonton et Anishinabeg.
Photo : Jimmy Limit
Maggie Groat, FIIIPC ) FLWRRMDYCRPT ) PWRIMG ) CLRFLD ) (vue de l’installation à la Art Gallery of York University, Toronto), 2017, échantillons de tapis, papier peint et peinture modifiée trouvés à la Art Gallery of York University, miroir trouvé et modifié, contreplaqué, papier, tablette trouvée à la Art Gallery of York University (dimensions variables). Photo : Jimmy Limit.
Maggie Groat, 77 vision cards: marginal psychedelics, magnified fields and gathered ineffables, for directions, wayfindings, wanderings, unseeables, wonderings, outsidings, action reportings, future findings and interconnectivities, 2014, images trouvées sur carton, 91 × 122 × 6 cm (dimensions variables). Photo : Gallery 44 Centre for Contemporary Photography
—
Life of a Craphead est un duo artistique formé d’Amy Lam et de Jon McCurley. Le travail de ces deux créateurs s’exprime par la performance, le cinéma et la conservation. Le nom Life of a Craphead est tiré du gag d’introduction du tout premier spectacle d’humour qu’ils ont présenté ensemble en 2006. L’œuvre explore, toujours avec humour, les différentes formes de l'exercice du pouvoir et de l'autorité. Life of a Craphead a exposé à travers le Canada et aux É.-U. et fait l’objet d’articles dans les médias Art in America, Canadian Art, Washington Post, CBC, VICE, entre autres. Amy est Chinoise, Jon est Vietnamien, et tous deux sont installés à Toronto.
Life of a Craphead fait partie des lauréats du nouveau Programme de résidences Sobey.
Photo : Yuula Benivolski
—
Nep Sidhu crée des œuvres grand format audacieuses inspirées de différents récits et traditions, en utilisant la peinture, les textiles et la sculpture. Son travail a été présenté au Canada et à l’étranger, plus récemment dans le cadre d’expositions individuelles à la Surrey Art Gallery en Colombie-Britannique (2016) et à la Triennale d’Aichi au Japon (2016). Il collabore actuellement avec le collectif Black Constellation et Shabazz Palaces à des projets portant sur l’identité, le rituel et l’ornement dans les secteurs de la mode et de la musique. Il a reçu, en 2017, le Toronto Friends of the Visual Arts Artist Award. Nep Sidhu et sa famille ont fondé la Sher-E-Punjab Academy, une école de boxe pour jeunes filles à Chakar, au Pendjab.
Photo : gracieuseté de l'artiste
Nep Sidhu, She in SHADOW Form, No Pigs In Paradise (1st Series), 2015, coton, laine, jute, perles, 183 cm. Photo : Sienna Shields
