Prix Sobey pour les arts 2019 – Côte Ouest et Yukon
Anne
Low
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Anne Low explore par la sculpture, l’installation, les textiles et la gravure la manière dont les formes se détachent de leur contexte historique pour faire écho à des sujets contemporains comme les intérieurs et le décoratif. Par la production de formes mystérieuses, son œuvre traite de vastes récits autour de la notion de pulsion d’individuation de l’objet et du soi, et de la manière dont le désir de décorer s’exprime dans les surfaces des intérieurs et articles domestiques. Ses expositions individuelles comptent Chair for a woman (Vancouver), Paperstainer (Toronto) et A wall as a table with candlestick legs (Stockholm). Parmi ses expositions collectives, notons Soon Enough – Art in Action (Stockholm) et Clive Hodgson & Anne Low (Londres). Sa collaboration avec Evan Calder Williams, The Fine Line of Deviation, a été présentée au Forum Expanded (Berlin), à la Mercer Union (Toronto) et à l’ISSUE Project Room (New York).
Consultez le site Web de l’artiste.
Cette année, la liste préliminaire pour la Côte Ouest et le Yukon a une profondeur et une ampleur qui reflètent la richesse des propositions artistiques dans cette région, lesquelles couvrent les idées, thématiques et préoccupations qui ont une résonance dans le débat social, politique et économique au sens large. L’intensité des discussions générées par ces cinq artistes au sein du jury témoigne de la qualité de leurs démarches. Si chacun méritait d’être choisi à bien des égards, Anne Low, artiste finaliste pour la région, nous force à analyser l’acte même de regarder et de trouver un sens à travers la présentation d’une lecture contemporaine complexe de formes historiques, d’une genrisation des espaces, du récit et de l’exposition.

Photo : Loewe Foundation
Greasy head [Cheveux gras], 2017, coton, eau-forte sur papier, coussin en duvet, soie tissée et teinte à la main, papier journal, papier, argent, noyer, 165, x 67,3 x 85,1 cm. Vue d’installation, Witch with Comb [Sorcière avec peigne], Artspeak, Vancouver, 2017. Avec l’autorisation de l’artiste. Photographie : Blaine Campbell
Mangeur de déchets, 2018, carton, papier récupéré, pigment, 63,5 x 45,7 x 20,3 cm. et Entrée de la salle des horreurs, 2018, composite de craie et de colle de peau, peinture, bois, dimensions variables. Vue d’installation, Paperstainer, Mercer Union, Toronto, 2018. Avec l’autorisation de l’artiste. Photo : Toni Hafkenscheid.
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Un mur en forme de table à pieds chandelier, 2018, bois, papier peint, textiles des collections d’Ann Wahlfors, Sorunda Hembygdsförening et Sorunda Hemslöjdsförening, dimensions variables. Vue d’installation, Sorunda Folkets Hus, Suède. Commandée par le Tensta konsthall, Stockholm. Avec l’autorisation de l’artiste. Photo : Jean Baptiste Béranger.
Andrew
Dadson
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Andrew Dadson est un artiste multidisciplinaire qui utilise un éventail de techniques dont le film, la photographie, l’installation et la peinture pour explorer les territoires urbains, le paysage et un environnement en évolution continue. Se servant de marques abstraites comme d’un signifiant culturel, Dadson propose un langage pour parler d’un territoire en situation constante de transition sous l'effet de l'interaction humaine. L’œuvre de Dadson, qui remet en cause le rapport de l’humain à la nature, expose comment les histoires des surfaces peintes peuvent faire écho au pouvoir toujours présent du monde naturel. Dadson vit et travaille à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Photo : Elizabeth Davey
House Plants [Plantes d’intérieur] (détail), 2017, plantes tirées de la Craigslist, peinture biodégradable, lampes de culture, terreau, pots en argile, 213 x 635 x 182 cm. Avec l’autorisation de l’artiste. Vue d’installation « Site For Still Life » [Site pour nature morte], Contemporary Art Gallery. Photographie : SITE Photography
Sunrise/Sunset (détail), 2015–2017, projecteurs de film 16 mm personnalisés à double synchronisation, boucleurs, film 16 mm, dimensions variables. Avec l’autorisation de l’artiste. Vue d’installation « Site For Still Life » [Site pour nature morte], Contemporary Art Gallery. Photographie : SITE Photography
Rochelle
Goldberg
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Dans ses sculptures et ses installations, la New-Yorkaise Rochelle Goldberg extrapole par delà les limites présumées entre êtres vivants et objets. Son œuvre, qui touche à des sujets historiques, religieux et poétiques, se décline en céramiques, coquillages, céleri-raves, tapis, squelettes de poisson, plastiques, métaux, cheveux, allumettes brûlées, interrupteurs électriques, peaux de crocodile et de serpent, câbles d’éclairage par fibre optique, et en nombreux autres matériaux.
Goldberg est lauréate du Battaglia Foundry Sculpture Prize #03, avec une exposition individuelle. Elle a par le passé exposé entre autres à la Power Station (Dallas), à la Casa Masaccio Centro per l’Arte Contemporanea (Italie), à la Miguel Abreu Gallery (New York) et à la GAMeC (Italie). Elle a également participé à des expositions collectives à la A plus A Gallery (Venise), à la Fondation d’Entreprise Ricard (Paris), au Whitney Museum (New York) et au Dortmunder Kunstverein (Allemagne). Elle a également été artiste en résidence à la Chinati Foundation (Texas), à l’Atelier Calder (France) et à la Thun Ceramic Residency (Italie).

Photo : Krista Peters
Pétroleuse 2018, bronze, ampoules DÉL, céleri-rave, organza de soie, molleton, paillettes or, acrylique, peinture en aérosol, tapis, verre, eau, plastique, laque, plastique écologique, tapis, dimensions variables. Vue d’installation, « Pétroleuse », Éclair, Berlin, Allemagne, 2018. Avec l’autorisation de la Catriona Jeffries, Vancouver. Photographie : Éclair
Gabrielle
L’Hirondelle Hill
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Gabrielle L’Hirondelle Hill est une artiste crie et métisse vivant sur les territoires non cédés des Premières Nations Skwxwu7mesh, xʷməθkwəy̓əm et Səl̓ilwətaɬ. À travers sa sculpture, elle explore l’histoire des matériaux récupérés dans un travail d’enquête sur les concepts de territoire, de propriété et d’économie.
Elle est membre de la BUSH Gallery, un collectif d’artistes cherchant à décentraliser les modèles eurocentriques de production et de théorisation de l’art, en donnant plutôt la priorité aux enseignements liés au territoire et aux épistémologies autochtones. Elle siège également aux conseils d'administration des SFU Galleries et d’Other Sights for Artist’s Projects. Ses écrits ont été amplement publiés, notamment dans l’ouvrage The Land We Are: Artists and Writers Unsettle the Politics of Reconciliation.

Photo : Aaron Leon
Carmen
Papalia
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Né à Vancouver en territoire salish du littoral non cédé, Carmen Papalia aborde par les stratégies d’organisation et l’improvisation la question de son propre accès à l’espace public, aux institutions artistiques et à la culture visuelle. Sa pratique, engagée socialement, est une démarche de désapprentissage de la prééminence visuelle et de résistance aux programmes de soutien qui favorisent les concepts discriminatoires de normalité. Les marches, ateliers et interventions de Papalia façonnent de nouvelles références et pratiques dans le domaine de l’accessibilité. Il aborde le musée comme une entreprise coloniale qui a tiré parti d’une tradition de violence culturelle et une plateforme qui comporte des ressources culturelles importantes, qui marginalise par sa conception même.

Photo : Kristin Rochelle Lantz