Liam Gillick et Un quantificateur de variabilité
Lancé le 3 octobre 2022 sur l’île Fogo, à Terre-Neuve-et-Labrador, Un quantificateur de variabilité est une installation d’art intégrant une station météorologique opérationnelle.
Surnommée « la station météorologique rouge de l’île Fogo », l’œuvre fait partie du World Weather Network, une constellation de stations météorologiques conçues par des artistes et des écrivains du monde entier.
Un quantificateur de variabilité demeurera sur l’île Fogo jusqu’en octobre 2026, et le Musée des beaux-arts du Canada est en train d’en faire l’acquisition.
Consulter les conditions météorologiques de l’île Fogo*
*Disponible uniquement en anglais
À propos du projet
Un quantificateur de variabilité de Liam Gillick est un des 28 projets liés au climat par des organismes voués aux arts des quatre coins du monde. Baptisée World Weather Network, l’initiative internationale intègre des stations météorologiques de l’Islande aux Philippines, dans des environnements comme les océans, les déserts, les montagnes, les terres agricoles, les forêts tropicales, les observatoires, les phares et les villes.
Pour une année complète, à compter du 21 juin 2022, des artistes et des auteurs partageront des « bulletins météo » sous forme d’histoires, d’observations, d’images et de créations sur leur météo locale, créant un instantané mondial des voix et des idées sur le changement climatique.
Vidéo : gracieuseté de l'artiste. © Liam Gillick, 2023
L’île Fogo fait face au couloir d’icebergs, ce qui fait de l’œuvre Un quantificateur de variabilité un emplacement idéal pour surveiller l’impact sur les icebergs d’un monde qui se réchauffe. En s’appuyant sur les conseils de partenaires locaux, Gillick a conçu la station météorologique comme un modèle réduit aux deux tiers d’une structure de remise typique pour traitement de poisson. Équipée par la communauté d’instruments pour suivre et mesurer les conditions météorologiques, l’installation servira de station météorologique accessible au public de l’île Fogo, recueillant des données locales et les rendant accessibles sur un site Web spécialement conçu, tout en offrant un lieu d’apprentissage, de discussion et de réflexion.
Un quantificateur de variabilité (La station météorologique rouge de l’île Fogo) 2022 est une présentation organisée et préparée par Claire Shea et Nicolaus Schafhausen de Fogo Island Arts en collaboration avec Josée Drouin-Brisebois du Musée des beaux-arts du Canada.

Liam Gillick, Un quantificateur de variabilité (La station météorologique rouge de l’île Fogo), 2022. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Acheté en 2023. © Liam Gillick. Photo : avec l’autorisation de l’artiste
À propos de l’artiste
Liam Gillick est un artiste new-yorkais originaire d’Angleterre. Ses œuvres explorent le dysfonctionnement de la société moderne de la perspective de la mondialisation et du néo-libéralisme, à travers des expositions, des installations et des films. En plus d’expositions individuelles au Museum of Modern Art à New York, à la Tate Gallery à Londres et au Museum of Contemporary Art à Chicago, ses œuvres ont été incluses dans de nombreuses expositions internationales, notamment la documenta et les biennales de Venise, Berlin et Istanbul.
Gillick aborde souvent la construction du personnage créatif et de l’artiste contemporain en tant que personnage culturel dans ses films, notamment Margin Time (2012), The Heavenly Lagoon (2013) et Hamilton: A Film by Liam Gillick (2014). De plus, il est écrivain prolifique et critique de l’art contemporain. Ainsi, il a collaboré à des publications comme Artforum et Frieze, en plus de publier des livres comme le récent Industry and Intelligence: Contemporary Art Since 1820.
Des œuvres de Gillick font partie de nombreuses collections publiques importantes, y compris celles du Centre Pompidou à Paris, du Guggenheim Museum à New York et à Bilbao et du Museum of Modern Art à New York. Il intègre souvent des lieux expérimentaux dans sa pratique et participe fréquemment avec d’autres artistes à des projets collaboratifs, y compris une série de concerts avec le groupe New Order. Il a également reçu de nombreux prix internationaux.
Le projet de Gillick pour l’île Fogo aiguise son intérêt pour les sciences du climat, qui s’est manifesté dans plusieurs de ses œuvres récentes.
L’art a toujours servi à comprendre et à rehausser notre environnement. Ce projet réunit un très grand nombre de nouvelles perspectives et accélérera la réflexion critique à propos de la crise actuelle. — Liam Gillick
À propos du
World Weather Network
Lancé à Londres, en Angleterre, le World Weather Network bénéficie de l’appui de ses organismes artistiques participants, ainsi que des British Council’s Creative Commissions for Climate Action.
Présentant diverses façons d’interpréter et d’explorer l’environnement et le changement climatique, des bulletins météo d’artistes et d’auteurs seront partagés sur la plateforme du World Weather Network, à partir d’endroits aussi diversifiés que l’Himalaya, les marais de Mésopotamie en Irak, le Grand Lac Salé de l’Utah, le grand océan de Kiwa dans le Pacifique Sud et les terres agricoles au Nigéria. De plus, certains participants travaillent dans des observatoires au Japon et aux Philippines, d’autres examinent des données sur les formations nuageuses en Chine ou encore les lichens en France, tandis que d’autres encore produisent des bulletins sur des villes comme Dhaka, Johannesburg, Londres et Séoul.
Des climatologues, des environnementalistes et des communautés participeront à de nombreux événements spéciaux à chaque emplacement et en ligne. Tout au long de l’année, le London Review of Books commandera également des bulletins spéciaux de rédacteurs postés à divers emplacements du World Weather Network.

Liam Gillick, Un quantificateur de variabilité (La station météorologique rouge de l’île Fogo), 2022. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Acheté en 2023. © Liam Gillick. Photo : avec l’autorisation de l’artiste
À propos de Fogo Island Arts
Fogo Island Arts est un organisme consacré aux arts contemporains et aux idées situé sur le territoire traditionnel des Mi’kmaq et la terre ancestrale des Beothuk.
Créé en 2008, le programme de résidences d’artistes de Fogo Island Arts est progressivement devenu un ensemble qui se décline en expositions, activités, publications et recherches, tissant des liens entre les communautés locales et internationales. S’inspirant de la conviction que l’art et les artistes ont la capacité de déclencher des changements sociaux et d’offrir de nouvelles perspectives sur des questions d’actualité, Fogo Island Arts explore les rapports des êtres humains avec le lieu, la nature, le capital financier et les relations mutuelles.
À propos de l’île Fogo
L’île Fogo est la plus grande île extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador. À l’heure actuelle, 2 200 personnes y habitent à l’année, mais la population est considérablement gonflée par le tourisme saisonnier.
L’île doit son nom au mot portugais fogo, qui signifie « feu », un nom donné à l’île au 16e siècle par des explorateurs et pêcheurs portugais. Pendant des siècles avant l’arrivée des Européens, l’île abritait les Beothuk, qui pêchaient le phoque et le saumon, en plus de faire la cueillette de plumes et d’œufs sur les îles avoisinantes.
En 1750, l’île Fogo était devenue un port de pêche international florissant, attirant les Européens pour faire le commerce de peaux de phoques, d’huile de phoque, de fourrures, de bois d’œuvre, de saumon et de morue. Jusqu’aux années 1990, lorsque les stocks de poissons ont enregistré une forte baisse, la pêche et la transformation de la morue soutenaient l’économie de l’île. Ces dernières années, l’île s’est tournée vers le développement de la pêche du crabe et du homard, en plus du tourisme et des industries culturelles.
En 1967, l’île a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration du « processus Fogo », qui consiste à utiliser les médias communautaires pour répondre aux inquiétudes locales. Depuis, le processus Fogo a joué un rôle déterminant pour aider l’île à se réinventer en tant que plaque tournante des arts et de l’écotourisme.
© Liam Gillick
