Prix Nouvelle génération de photographes Banque Scotia
Les récipiendaires du Prix Nouvelle génération de photographes Banque Scotia 2023
Les artistes du Prix nouvelle génération de photographes Banque Scotia (PNGP) 2023 explorent les nombreux défis posés par les représentations contemporaines du corps, de l’identité, de la culture et de l’histoire. À travers la photographie et la vidéo, ces jeunes talents repoussent les limites culturelles et naturelles afin d’imaginer de nouvelles façons d’être au monde et d’entrer en relation avec autrui. Si leurs images posent un regard critique sur la vie d’aujourd’hui, elles ouvrent également des espaces de dialogue et créent un sentiment d’appartenance à une communauté.
Avec un grand raffinement visuel, un soin minutieux et une vive curiosité, les personnes lauréates du PNGP Hannah Doucet, Wynne Neilly et Gonzalo Reyes Rodriguez témoignent du pouvoir persistant des images photographiques et de leur importance toujours actuelle pour sonder des préoccupations et des angoisses communes, tout en offrant de nouvelles perspectives sur la manière d’appréhender une culture déjà visuellement saturée.
Une sélection de leurs œuvres seront présentées dans une exposition au Musée des beaux-arts du Canada à partir du 4 août 2023 jusqu'au 7 janvier 2024.
Soutenu Par le Programme de photographie Banque Scotia au Musée des beaux-arts du Canada.

Photo : Colin Medley
Hannah
Doucet
Les photographies, vidéos et sculptures d’Hannah Doucet explorent la fantaisie, la maladie, le corps, l’anxiété et la pratique performative. Artiste, professeure d’art et travailleuse culturelle, Doucet a présenté ses œuvres à travers le Canada, dans des expositions au Neutral Ground (Regina), au Duplex (Vancouver), au PLATFORM (Winnipeg), à la New Gallery (Calgary) et à la Gallery 44 (Toronto). Elle a été la première lauréate du prix de photographie PLATFORM 2017 et fait partie de la sélection du Prix nouvelle génération de photographes 2019. Doucet est l’une de quatre fondatrices et fondateurs de Blinkers, un espace pour projets à Winnipeg, dont elle a été codirectrice jusqu’en août 2021.
Dans ses photographies, vidéos et installations, Doucet se penche sur la façon dont, en tant que société, on fait face à la maladie infantile en invoquant le monde imaginaire et la réalisation de souhaits. Après avoir été traitée pour un lymphome lymphoblastique à l’âge de huit ans, elle donne une nouvelle lecture de son voyage de rêve à Disney World et du message que l’entreprise véhicule autour de la maladie en faisant miroiter une vie « heureuse à jamais ». Les expériences de la pathologie dans l’enfance sont ainsi niées ou reformulées par des stratégies de marketing élaborées qui placent les jeunes dans un cadre performatif saturé de positivité toxique. Par son approche déconstructive, l’artiste révèle la manière dont l’inimaginable – une grave maladie infantile – est géré par les adultes et dans leur intention, ce qui laisse l’enfant composer seul plus tard avec ses souvenirs, ses désirs et ses espoirs.

Photo : avec l’autorisation de l’artiste
Wynne
Neilly
Wynne Neilly est un artiste visuel queer identifié comme trans et un photographe primé qui joue sur l’équilibre entre pratique exploratoire et commerciale. Connu pour ses portraits qui abordent intimement la réalité queer et trans, il a attiré l’attention des critiques pour sa couverture magistrale avec Elliot Page dans TIME Magazine en 2021. Habitant actuellement le comté de Prince Edward, en Ontario, il a présenté son travail lors d’expositions sur la scène internationale, notamment dans les Canadian Lesbian & Gay Archives, la Gallery TPW, la Joseph Gross Gallery (Tucson), l’Art Gallery of Burlington, l’International Center of Photography (New York), l’Annenberg Space for Photography (Los Angeles) et le musée d’art Sørlandet (Norvège).
Avec ses portraits de sujets queer et trans, Neilly, lui-même artiste queer s’identifiant trans, fait valoir la force de la « famille choisie », et par là même du sentiment d’être accepté, comme moteur d’action et d’affirmation de soi, chacun pouvant s’émanciper à travers les autres dans des conditions qui lui sont favorables. Neilly photographie également des paysages urbains et naturels qui, à l’instar de ses portraits, font ressortir son approche méditative de la création d’images. Univers naturels, urbains et sociaux sont ainsi présentés comme en état de flottement. Exposées au côté de ses portraits, ces scènes invitent le public à réfléchir aux liens réciproques entre ses images et aux divers contextes dans lesquels les relations humaines peuvent devenir des lieux d’affirmation et de réconfort.

Photo : Khim Mata Hipol & David Aquino
Gonzalo
Reyes Rodriguez
À partir de matériaux tels que photographies d’archives, images éphémères trouvées, entrevues dans des magazines et scénarios de films ou de programmes télévisés, Gonzalo Reyes Rodriguez superpose le passé récent au présent, étudiant la manière dont les images peuvent être immobiles, mais en mouvement, historiques, mais continuellement d’actualité. Le travail du Vancouvérois a fait l’objet d’expositions individuelles à Winnipeg, Mexico et Chicago. Son travail a été salué dans la Peripheral Review, Artforum, le Musée Magazine et Hyperallergic. Rodriguez est titulaire d’une maîtrise en arts de la University of Pennsylvania et, en 2019, il a participé au programme de la Skowhegan School of Painting and Sculpture.
Rodriguez se penche sur la signification changeante de l’image photographique alors qu’elle traverse des époques et des contextes différents. Posant un regard queer sur une boîte de photographies trouvée dans une librairie mexicaine, l’artiste relie son passé à celui d’un photographe inconnu et de ses sujets. Les images, remplies de codes photographiques d’un mode de vie hétéronormatif, se mêlent à celles d’un jeune homme et de ses amants dans des contextes intimes. Une vidéo met en scène deux commentateurs à la recherche d’indices qui permettraient de définir les personnes représentées. À la fin, rien ne peut en être déduit avec certitude, ce qui montre que les photographies n’ont pas de prise décisive sur la réalité, mais qu’elles agissent plutôt comme liant social, leur pouvoir d’action tenant du fait qu’elles sont des objets rassembleurs créant des communautés d’échanges et de partage.
Le Prix nouvelle génération de photographes reconnaît l’imagerie photographique de trois virtuoses de l’objectif de moins de 35 ans.
Lancé par le Musée des beaux-arts du Canada en partenariat avec Banque Scotia, le Prix a été créé pour propulser la carrière de jeunes artistes de talent.
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Liste
préliminaire
Le jury 2023 du PNGP est présidé par Andrea Kunard, conservatrice principale Collection des photographies au Musée des beaux-arts du Canada, et est composé de Deanna Bowen, artiste et ancienne lauréate du Prix de la photographie Banque Scotia (2021), Marisa Kriangwiwat Holmes , artiste et ancienne lauréate du Prix Nouvelle génération de photographes (2022), et Bernard Lamarch, conservateur au Musée national des beaux-arts du Québec.
Les grands gagnants et gagnantes ont été sélectionnés à partir de la liste préliminaire suivante, composée d’artistes virtuoses de l’objectif dont le travail important mérite également des félicitations :
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Alex Antle
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Georgia Dawkin
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Mariana Munoz Gomez
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Tanea Hynes
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Jackson Klie
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Lucy Lu
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Gabriel Esteban Molina
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Annie France Noël
Les trois gagnants remportent un prix de 10 000 $ chacun. Certaines de leurs œuvres seront présentées dans le cadre du Festival de photo CONTACT Banque Scotia à Toronto du 27 avril au 16 juin 2023, de même que dans une exposition au Musée des beaux-arts du Canada à l’automne 2023.
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