
Robert Harris, Une rencontre des commissaires d’école (détail), 1885, huile sur toile, 102,2 x 126,5 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa
Le Musée sera temporairement fermé au public à partir du 3 avril.
Robert Harris, Une rencontre des commissaires d’école (détail), 1885, huile sur toile, 102,2 x 126,5 cm. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa
La collection d’art canadien du Musée des beaux-arts du Canada comprend une grande variété d’œuvres représentant des pratiques artistiques allant du début du XVIIIe siècle en Nouvelle-France aux années 1990.
La collection comporte nombreuses œuvres emblématiques, comme Une rencontre des commissaires d'école(1885) de Robert Harris, Le pin (1916–1917), de Tom Thomson, et Mâts totémiques (v. 1930), d’Emily Carr.
La collection Henry Birks d’orfèvrerie canadienne, donnée en 1979, constitue un ensemble important d’œuvres datant d’avant la Confédération. Enrichie depuis par des achats et des dons, elle comprend des pièces de Jacques Pagé (dit Quercy), premier orfèvre né au Québec, et de Robert Cruickshank, de même que la plus grande collection publique d’objets réalisés par Laurent Amiot.
La collection de peintures datant d’avant la confédération du Musée des beaux-arts du Canada comprend des exemples significatifs de portraits du XVIIIe siècle, avec des peintres tels que, entre autres, Antoine, Joseph Légaré, Théophile Hamel, William Berczy et Robert Field. On y trouve également dans les paysages et les marines du XIXe siècle des œuvres remarquables, comme Vue de Hamilton (1853), de Robert Whale, et Le Frank au large de George’s Island, Halifax (v. 1856), de John O’Brien. On notera aussi que le tableau Marine (1855), de Robert C. Todd, acheté en 2008, est la seule œuvre connue de la période torontoise de cet artiste important.
L’œuvre de Cornelius Krieghoff occupe une place de choix, avec notamment trois petits paysages d’une qualité exceptionnelle dans un état de conservation remarquable (L’orage, Saint-Ferréol (1854), Les chutes Sainte-Anne (1855) et Les chutes Sainte-Anne, vue en amont (1854)), ainsi que le seul autoportrait connu de l’artiste.
La collection du Musée des beaux-arts du Canada s’est enrichie de contributions de l’Académie royale des arts du Canada, fondée en 1880. Lors de son admission à l’Académie, chaque artiste dépose ce que l’on appelle un « morceau de réception » dans la collection de celle-ci, laquelle s’est ajoutée à celle du Musée. Parmi les exemples les plus anciens, on trouve Lever du soleil sur le Saguenay, cap Trinité (1880), de Lucius O’Brien, et Une tête ronde (La confession d’un patriote irlandais) (1879), de Charlotte Schreiber.
Des acquisitions récentes, comme Marché Bonsecours, Montréal (1880), de William Raphael, continuent à s’ajouter à la collection de peintures de la fin du XIXe siècle du Musée. Ce dernier possède également le plus important nombre d’huiles de James Wilson Morrice dans une collection publique, grâce en partie à un don récent de 51 œuvres par M. A.K Prakash en 2015.
L’ancien directeur Eric Brown a réalisé plusieurs des premières acquisitions d’œuvres de Tom Thomson et du Groupe des Sept, notamment Le brûlé, Algoma (1920), de Franz Johnston, et Tempête, baie Georgienne (1921), de F.H. Varley, faisant du Musée un des plus anciens et fervents soutiens du Groupe. La collection s’est depuis agrandie pour intégrer des œuvres remarquables des membres de ce dernier, suite tout particulièrement à des dons tels le legs du Dr J.M. MacCallum (1944) et le legs de Vincent Massey (1968). Les œuvres de femmes artistes pionnières, dont Emily Carr, Elizabeth Wyn Wood, Prudence Heward et Paraskeva Clark, rivalisent brillamment avec celles des artistes masculins de cette période. On trouve aussi des exemples exceptionnels de réalisme social et d’œuvres traitant du paysage industriel des années 1930, comme c’est le cas pour la sculpture tristement évocatrice Abandonnés (v. 1929), de Frances Loring, et Cheminées de fonderie, Copper Cliff (1936), de Charles Comfort.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Musée a montré un intérêt marqué pour la peinture abstraite des Automatistes à Montréal (Paul-Émile Borduas, Jean Paul Riopelle et Fernand Leduc, entre autres) et du Groupe des Onze à Toronto (dont William Ronald, Alexandra Luke et Jack Bush). Sont également bien représentés dans la collection des artistes associés au Regina Five en Saskatchewan (comme Kenneth Lochhead et Ronald Bloore), inspirés par la peinture de l’École de New York, ainsi que les nouveaux plasticiens à Montréal (au premier rang desquels Claude Tousignant et Guido Molinari), qui se réclamaient d’une nouvelle abstraction géométrique.
À partir des années 1960, la figuration a fait un retour comme approche dominante dans la création artistique au Canada, en particulier avec les régionalistes de London en Ontario, tels John Boyle et Greg Curnoe, influencés par le mouvement dada plus tôt dans le siècle, et l’inclassable Alex Colville, qui a travaillé au Nouveau-Brunswick et plus tard en Nouvelle-Écosse. Tout au long de cette période, Michael Snow et Joyce Wieland ont profondément marqué le paysage des arts visuels du pays.
Avec l’arrivée de la vidéo, de nombreux artistes se sont tournés vers cette technique dans les années 1970, dont Lisa Steele, Vera Frenkel et Paul Wong. Un peu plus tard est née l’École de Vancouver, qui regroupe, entre autres tenants de la photographie postconceptuelle Jeff Wall, Ian Wallace, Rodney Graham et Ken Lum. Vidéos et photographies apportent une force particulière à la collection. Celle-ci accueille également des œuvres du collectif torontois General Idea, fondé en 1969, parmi les artistes les plus en vue au pays vers la fin des années 1980.
Katerina Atanassova, conservatrice principale, Art canadien
Katerina Atanassova est conservatrice principale d’art canadien au Musée des beaux-arts du Canada où elle a récemment présidé à l’installation de la collection d’art canadien dans les nouvelles salles d’art canadien et autochtone. Elle a commissionné des expositions primées d’art contemporain et historique canadien au Canada et à l’étranger, dont William Berczy – Man of Enlightenment (2004), F. H. Varley. Mise en lumière des portraits (2006), Le Canada en peinture. Tom Thomson et le Groupe des Sept (2011), James Wilson Morrice. Une collection offerte par A.K. Prakash à la nation (2017) et Le Canada et l’impressionnisme. Nouveaux horizons (2019).
Adam Welch, conservateur associé, Art canadien
Responsable des œuvres de la collection d’art canadien pour la période allant de 1945 à 1995, Adam Welch a fait ses premiers pas au sein du Musée des beaux-arts du Canada comme stagiaire d’été en 2007. Conservateur associé de l’art canadien depuis 2014, il prépare actuellement une rétrospective sur l’œuvre de General Idea. Parmi les expositions qu’il a organisées ou coorganisées au Musée des beaux-arts du Canada, on note Alex Colville (2015), Joseph Beuys (2015) et L’Aube de l’abstraction. Russie, 1914–1923 (2016); il a également participé à la conception des salles d’art canadien et autochtone (2017). Né à Toronto, il a étudié à la Columbia University, à New York, et à la University of Toronto, où il a obtenu son doctorat.
René Villeneuve, conservateur associé, Art canadien ancien
Historien d’art et d’architecture, René Villeneuve est depuis 1987 conservateur des collections d’art canadien ancien du Musée des beaux-arts du Canada. Celles-ci comportent orfèvrerie, peintures, sculptures et mobilier du XVIIe au XIXe siècle. Spécialiste de l’histoire de l’art canadien et de l’orfèvrerie occidentale, il s’intéresse également à l’histoire des collections et des collectionneurs au Canada et au mécénat. Chargé de la présentation et de l’enrichissement de la collection du Musée, il a également organisé plusieurs expositions, toutes accompagnées de catalogues considérés comme des références : Du baroque au néo-classicisme : la sculpture au Québec, Orfèvrerie québécoise de la collection du Musée des beaux-arts du Canada, Théophile Hamel : Dominick Daly O’Meara, Lord Dalhousie. Mécène et collectionneur, Laurent Amiot, maître-orfèvre canadien. Il donne des conférences sur divers aspects de l’histoire de l’art et de l’architecture, tant au Canada qu’à l’étranger.