Alex Janvier

 « Ce que j’aime dans l’art, c’est qu’il reflète ce que je suis. Il parfait mon esprit et ma vie spirituelle. Il n’y a pas d’autre raison. » 2001

Alex Janvier est l’un des peintres contemporains canadiens les plus reconnus. Son œuvre est façonnée tant par son héritage culturel et spirituel que par l’histoire de la peinture abstraite moderniste. 

Janvier est l’un des dix enfants de Mary et Alex Janvier nés dans la réserve Le Goff de la Cold Lake First Nation, dans le nord de l’Alberta. Janvier reconnaît à la broderie perlée et à la vannerie en écorce de bouleau de sa mère et d’autres proches une grande influence sur son style pictural. 

Janvier parle la langue déné jusqu’à l’âge de huit ans, moment où il est envoyé à la Blue Quill Residential Indian School. De cette expérience, il déclare : « Par chance, j’avais de bonnes bases de ma propre langue. J’ai appris des anciens, aînés et femmes âgées, qui se sont assurés de me donner une bonne éducation en ce qui concerne la langue, la culture et les moyens de subsistance. » Il poursuit ses études au Southern Alberta Institute of Technology (aujourd’hui l’Alberta College of Art and Design, à Calgary), où il reçoit une formation classique en arts. Il a comme professeur Marion Nicoll, qui pousse ses étudiants à explorer la peinture automatique telle qu’influencée par Jock Macdonald. Il obtient son diplôme avec mention en 1960.

Son diplôme en poche, il devient chargé de quelques cours à la University of Alberta. Au printemps 1965, il part à New York pour poursuivre sa carrière artistique. Lors d’une halte à Ottawa, on lui propose un poste de conseiller en arts et artisanat au ministère des Affaires indiennes (MAI). En 1966, il participe à l’organisation du pavillon des Indiens du Canada à l’Expo 67. Ce pavillon marque un moment important dans l’histoire de la production culturelle autochtone, et il est réputé avoir contribué à l’avènement d'une certaine autonomie culturelle chez les artistes qui y participent. Parmi ces derniers se trouvent Norval Morrisseau, George Clutesi, Tom Hill et Bill Reid.

En 1968, Janvier retourne enseigner en Alberta. Trois ans plus tard, il décide de se consacrer uniquement à sa peinture. Dès le milieu des années 1970, ses œuvres sont exposées régulièrement partout au Canada. À cette époque, il s’investit dans la Professional Native Artist Inc., basée à Winnipeg, au Manitoba, et dont la chef de file non officielle est Daphne Odjig; l’organisme vise à soutenir et à promouvoir le travail d’artistes contemporains de la relève. 

Si, parmi ses influences, Janvier reconnaît l’apport d’artistes comme Wassily Kandinsky, Paul Klee et Hans Hoffman, son style unique est imprégné de l’iconographie de sa culture et de son héritage dénés, comme c’est le cas dans L'arrivée du contraire. La série « Dôme », ici Dôme n° 4, renvoie à son Étoile du matin (1993), coupole peinte du grand hall du Musée canadien de l’histoire. Cette pièce murale brosse la chronique du choc des cultures qui s’est produit au Canada entre les colons européens et les Premiers Peuples. Janvier considère cette œuvre de près de 420 mètres carrés comme une des réalisations majeures de sa carrière.

En 1992, Janvier devient membre de l’Académie royale des arts du Canada. En 2007, il est fait membre de l’Ordre du Canada. L’année suivante, il reçoit le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques.

Une rétrospective majeure consacrée à Alex Janvier fut à l’affiche le 25 novembre 2016 au 17 avril 2017 au Musée.

 


 

Alex Janvier: L'entrevue

Photo : Martin Lipman

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