Antoine Plamondon
"Par ses qualités de peintre et d’analyste de caractères, Plamondon s’avère un témoin fidèle de la haute société québécoise du milieu du XIXe siècle."
- John R. Porter
La postérité se souvient d’Antoine Sébastien Plamondon surtout pour ses portraits de la classe moyenne québécoise alors en plein essor et pour ses tableaux religieux. Plamondon se considère lui-même un disciple de l’École française et sa formation académique néo-classique est évidente dans son travail réalisé après 1830.
Plamondon est l’apprenti de Joseph Légaré de 1819 à 1825, avec lequel il restaure des tableaux sauvés de la Révolution française. Plus tard, il étudie à Paris (1826-1830) auprès de Jean-Baptiste Paulin Guérin, un élève du peintre néoclassique Jacques-Louis David et peintre de la cour du roi Charles X. Plamondon revient au Canada en 1830 et entreprend une fructueuse carrière. Ses années les plus productrices vont de 1835 à 1845 où il réalise des portraits sur commande de la bourgeoisie séculière et religieuse de la ville de Québec, notamment des portraits de quatre jeunes religieuses de familles prospères qui se dévouent à l’Hôpital général de Québec.
Dans Soeur Saint-Alphonse (1841), l’habit de la religieuse sert de base à une composition triangulaire. Le livre qu’elle tient indique sa dévotion religieuse et les lignes de la chaise cadrent le modèle et renforce sa présence visuelle. On reconnaît le style néo-classique dans la composition, l’utilisation de la lumière et le modelage du sujet.
En 1850, Plamondon se retire à Neuville à l’extérieur de Québec où il ouvre un atelier et vit comme un gentilhomme fermier. Durant cette période tardive, il peint plusieurs tableaux aux sujets profanes, notamment Nature morte aux pommes et raisins (v. 1870) et Le flûtiste (1867). Plus tard, en 1871, il commence à peindre des portraits à partir de photographies. Il survit au succès de ses tableaux classiques et on dit qu’il était un étranger dans le monde de l’art victorien tardif. Il peint sa dernière œuvre en 1882.
