Arthur Lismer

« Une compréhension de la psychologie, une touche maternelle et une capacité à regarder le monde avec les yeux d'un enfant ? voilà les attributs des bon guides et des bons professeurs. »

(Arthur Lismer, 1948)

En tant qu'immigrant originaire d'Angleterre, Arthur Lismer était fasciné par le paysage canadien composé de rochers, de pins et de vastes étendues de ciel et d'eaux tumultueuses. Dès 1920, il devient membre du Groupe des Sept, un regroupement de peintres qui préconisent une nouvelle forme d'art canadien comme expression de l'esprit de la nation par l'intermédiaire de son paysage. Toute sa vie, il se consacre à la peinture; tout en étant, par ailleurs, un excellent dessinateur et un professeur visionnaire.

Lismer fréquente les cours du soir à la Sheffield School of Art grâce à l'obtention d'une bourse (1898 à 1905); durant la journée, il est apprenti dans une entreprise de photogravure. En 1906, il étudie à l'Académie royale des beaux-arts d'Antwerp. Il revient ensuite à Sheffield, où il travaille dans un atelier d'art publicitaire avant de s'installer au Canada en janvier 1911.

Engagé par l'entreprise d'art publicitaire Grip Limited et, ensuite, par Rous & Mann à Toronto, il rencontre ses collègues artistes J.E.H. MacDonald, Franklin Carmichael et Tom Thomson. En 1913, il effectue sa première excursion de peinture à la Baie Georgienne avec sa femme Esther et leur petite fille, qui sera suivie, en 1914, d'une expédition au Parc Algonquin.

En 1916, Lismer est nommé directeur de la Victoria School of Art and Design (aujourd'hui le Nova Scotia College of Art and Design) située à Halifax. En 1917, une explosion dans le port de Halifax détruit de vastes secteurs de la ville. Lismer représente la dévastation occasionnée par cette catastrophe dans un série de dessins publiés pour la première fois par le Canadian Courier. En 1918, la Canadian War Records le charge d'illustrer le retour des bateaux de transport de troupes dans le port de Halifax par des peintures et des lithographies. En 1919, il retourne à Toronto et devient directeur adjoint du Ontario College of Art (OCA).

Lismer est un des membres fondateurs du Groupe des Sept et il accompagne les autres artistes lors de leurs excursions dans la région d'Algoma et sur la rive nord du Lac Supérieur. En 1928, il peint dans les montagnes Rocheuses et, à compter de 1930, dans les provinces Atlantiques. La facture de ses tableaux d'influence impressionniste des années 1910 évolue et son expression se fait plus anguleuse et plus brute, reflétant ainsi le paysage canadien et l'identité nationale. Dans ses œuvres tardives, Lismer se concentre sur la représentation détaillée de l'avant-plan et sur des compositions en gros plan de végétations et de formes géologiques étroitement cadrées.

En 1927, Lismer démissionne de l'OCA et est nommé superviseur de l'éducation à l'Art Gallery of Toronto (aujourd'hui le Musée des beaux-arts de l'Ontario). Il devient un spécialiste de la formation artistique destinée aux enfants et travaille à Toronto, en Afrique du Sud, à New-York et à Montréal, où il déménage en 1940. Il enseigne à l'Art Association of Montreal (aujourd'hui le Musée des beaux-arts de Montréal) de 1940 à 1967.

Une rétrospective des œuvres de Lismer est organisée par l'Art Gallery of Toronto en 1950. L'année suivante, il se rend à Long Beach, à l'île de Vancouver, où il passe ses étés pendant le reste de sa vie et où l'océan et les denses forêts lui offrent un nouveau paysage qui constituera le sujet de ses esquisses et de ses tableaux.

Collection M.O. Hammond, Archives du Musée des beaux-arts du Canada