Charlotte Schreiber
« La main humaine, l'ongle du doigt, le pied, toute partie du corps vivant, les éléments d'une fleur, sont divinement beaux? c'est une joie de les peindre tels qu'ils sont en réalité. »
Charlotte Schreiber (née Morrell) est une peintre dont l'œuvre est définie par une attention aux détails et des rendus réalistes de scènes de la vie quotidienne ou littéraires, la plupart du temps à l'huile. Elle est réputée avoir introduit l'hyperréalisme au Canada quand elle émigre d'Angleterre avec son mari en 1875.
Schreiber reçoit une formation à l'école d'art de M. Carey à Londres, où elle suit également des cours d'anatomie et étudie auprès de John Rogers Herbert, R.A., un expert du portrait et de la peinture d'histoire. Pendant qu'elle est encore en Angleterre, elle acquiert une certaine réputation et reçoit des commandes pour illustrer plusieurs livres. En 1871, elle illustre « Knight of the Red Cross », le premier tome du poème The Faerie Queene de Edmund Spenser « Une belle dame le menait à ses côtés... » Elle présente ses œuvres à la Royal Academy à Londres, au Salon de Paris, et plus tard, au Canada et aux États-Unis.
En 1880, elle est un des membres fondateurs de l'Académie royale des arts du Canada et la première femme élue académicienne à part entière (bien qu'elle ne soit pas admise aux réunions et qu'elle ne puisse participer à l'élaboration de politiques). Sa peinture de réception à l'ARC, Une tête ronde (la confession d'un patriote irlandais) (1879) est un bel exemple de son rendu méticuleux du corps humain, combiné à une source d'inspiration littéraire. Elle est également la seule femme à siéger au comité de gestion de l'Ontario School of Art. Elle sera une peintre active toute sa vie et transmettra sa passion et son talent à une nouvelle génération en enseignant à l'OSA. Son rôle important de femme artiste ayant occupé des postes dans des conseils d'administration a ouvert la voie à celles qui lui ont succédé.