Dante Gabriel Rossetti
Peintre, graphiste et poète, Rossetti montre une sensibilité au dessin et à l’écriture dès son très jeune âge. En 1841, il suit les cours du Drawing Academy de dessin de Henry Sass dans le quartier de Bloomsbury à Londres, puis en 1845, il s’inscrit à l’Antique School de la Royal Academy. Il la quitte finalement pour suivre les cours de Ford Madox Brown, dont il admire le travail. Quoique Brown soit un ami intime, Rossetti le quitte cinq mois plus tard en août 1848. Il s’inscrit alors à l’atelier de William Holman Hunt, également étudiant de la Royal Academy.
Durant cette période, Rossetti consacre une bonne partie de son temps à l’écriture. À l’automne de 1848, il termine la traduction en anglais de la Vita Nuova (La Vie nouvelle) de Dante Alighieri , le poète italien du XIII e siècle. La Vita Nuova qui signifie « la vie renouvelée par l’amour », raconte l’histoire de l’amour idéalisé de Dante pour une jeune fille florentine appelée Béatrice. Rossetti planifie également une série d’illustrations de la Vita Nuova qu’il réalise à la plume et à l’aquarelle, et, de nouveau, à la fin de sa vie, au crayon et à l’huile.
En septembre 1848, Rossetti fonde The Preraphaelite Brotherhood (la confrèrie préraphaélite) avec Holman Hunt et John Everett Millais. La confrèerie milite pour le retour à la simplicité et au réalisme de l’art italien primitif d’avant Raphaël. Les œuvres des membres sont caractérisées par une attention au détail et une fidélité à la nature. En 1850, Rossetti conçoit la revue, The Germ, pour la confrèrie. Ce magazine, qui se penche sur la nature de l’art, est publié à quatre reprises. La confrèrie dure peu, et en 1852, elle cesse d’exister.
En janvier 1855, avec l’encouragement du critique et écrivain John Riskin, Rossetti commence à enseigner au Working Men’s College de Londres. Les aquarelles de cette époque reflètent son enthousiasme pour la poésie de Robert Browning, le récit arthurien, les sujets bibliques, Dante et les traditions médiévales.
En 1856, Rossetti se lie d’amitié avec deux étudiants d’Oxford, William Morris et Edward Burne-Jones. Comme membre de la Morris, Marshall, Faulkner & Co., Rossetti illustre des livres et conçoit des motifs pour le vitrail.
Durant les années 1850, le modèle favori de Rossetti est Elizabeth Siddall. Ils s’épousent en 1860. Rossetti a réalisé une série de 60 études de son modèle, y compris le tableau La Salutation de Béatrice (1859) qui la représente sous les traits de la Béatrice de Dante au paradis. Le personnage est situé dans un espace restreint dont tous les détails sont méticuleusement représentés. Le tableau illustre la préférence de Rossetti à cette époque pour l’or profond, le pur vert clair, le brun et l’écarlate.
Le travail de Rossetti a suscité l’attention des peintres symbolistes. Ils pensaient que son œuvre tardive où l’ondulation des lignes était exagérée coïncidait avec leur imagerie onirique, évocatrice et introspective.
