David B. Milne

« Vous aimez les fleurs? Moi aussi, mais je ne les peins jamais. Je n'ai même pas vu les mousses. J'ai plutôt vu un ensemble de lignes, d'espaces, de teintes, de valeurs et de rapports que j'ai l'habitude d'utiliser. En d'autres mots, j'ai vu un de mes tableaux, un peu différent de ceux que j'avais peints auparavant, modifié subtilement, très subtilement par ce que je voyais devant moi. »

David Milne, 1936

Pour David Milne, qui était peintre, graveur et écrivain, le processus de création importait plus que le sujet choisi. L'art austère et l'esthétique pure de Milne reposaient sur la formulation et la solution de certains problèmes formels et artistiques, et le développement continuel de sa personne. Autrement dit, Milne cherchait à réduire sa peinture à ses éléments essentiels.

À l'âge de vingt et un ans, Milne a quitté le Canada pour étudier l'art à l'Art Student's League de New York de 1903 à 1905. Il subvenait à ses besoins en faisant de l'illustration publicitaire et il peignait dans ses temps libres. En 1917, il s'est joint aux forces armées canadiennes et a été envoyé en Europe. Après la guerre, il a peint des scènes de camp et des champs de bataille désertés pour le Bureau canadien des archives de guerre. Il est ensuite retourné à New York, où il a passé dix autres années. En 1929, Milne est rentré de façon définitive au Canada, où il s'est tout d'abord établi à Temagami, puis à Weston, Palgrave, Six Mile Lake, Toronto, Uxbridge et, enfin, à Baptiste Lake, près de Bancroft, en Ontario. Lorsque Milne changeait de lieu, la couleur, la forme et le thème de ses peintures changeaient aussi.

En 1934, Milne a pu, grâce à l'aide de ses mécènes, Alice et Vincent Massey, montrer son œuvre à Alan Jarvis (qui allait devenir le directeur du Musée des beaux-arts) et à Douglas Duncan, qui allait devenir son agent. Grâce à Duncan, les Canadiens ont découvert l'œuvre de ce peintre reclus.

Milne était fortement influencé par l'impressionnisme américain et français, et plus particulièrement par l'œuvre de Claude Monet et d'Henri Matisse. Milne a incorporé ces influences à sa façon bien particulière de voir et de peindre. Il peignait les sujets les plus simples, comme des maisons, des granges, des fleurs, des arbres et des natures mortes, mais ce sont les paysages qui constituent l'essentiel de sa production. Milne était également un écrivain des plus doués et il se servait de la langue pour définir sa vision. Ses journaux et ses notes de peinture révèlent ses observations et ses réflexions sur sa méthode de peinture et son processus de création artistique.

Durant les quinze dernières années de sa vie, Milne a commencé à peindre une série de fantaisies. Celles-ci pourraient avoir été inspirées par des peintures d'enfants et par la naissance de son seul enfant en 1941.

Photo : David Brown Milne / Bibliothèque et Archives Canada / C-057166