Eric Cameron

« Tout ce qui compte le plus à mes yeux dans ma pratique artistique s’est produit pour des raisons que je n’avais pas prévues. » 

Eric Cameron est peintre, vidéaste, universitaire et professeur. Sa pratique et ses 45 ans dans l’enseignement marquent de façon permanente la scène artistique canadienne et internationale.

Cameron naît à Leicester, en Angleterre. Son père est ingénieur et sa mère, avant son mariage, couturière. Il est enfant unique. Il s’inscrit dans une école d’art parce qu’il a « échoué en grec », comme il le dit en plaisantant, et continue dans ce domaine quand il mesure à quel point il s’y sent à l’aise. Il étudie la peinture au King’s College de la University of Durham à Newcastle-Upon-Tyne, et l’histoire de l’art au Courtauld Institute à Londres.

Il commence à enseigner à la University of Leeds en Angleterre en 1959. Dix ans plus tard, il arrive au Canada, où il dirige le département des beaux-arts de la University of Guelph. De 1976 à 1987, il habite la côte Est et enseigne au Nova Scotia College of Art and Design. Il déménage ensuite en Alberta, où il est directeur du département d’art de la University of Calgary de 1987 à 1997. 

Tout au long de sa carrière d’enseignant, il est critique pour d’importants périodiques, dont Artforum, Vie des Arts et Art Journal, en plus de publier divers livres et essais comme Bent Axis Approach, en 1984, et English Roots, en 2001.

Cameron commence ses peintures épaisses avec Coup de pinceau à Halifax au printemps 1979. Dans ces œuvres, il applique méthodiquement des milliers de couches d’enduit acrylique sur des objets usuels déterminés. L’application d’enduit ne cesse qu’une fois l’œuvre achetée par un musée ou si Cameron est physiquement empêché de continuer. Certains de ses objets ont ainsi reçu, sur plus de vingt ans, des milliers de couches. Cameron est aussi reconnu pour ses Peintures-processus, comme Rouges et jaunes sur vert (type 111q, ruban gommé 1/2« ), dans lesquelles il compose, avec du ruban gommé, des grilles qu’il peint ensuite. Les imprévisibles rythmes optiques de la peinture sont dus aux légères variations du geste de sa main posant le ruban.

En 1994, Cameron reçoit les prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton et Gershon-Iskowitz. En 2004, il est lauréat du prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques. Il est membre de l’Académie royale des arts du Canada.