Les Levine

"Pour moi, la principale question, c’est l’esprit. Le principal aspect, c’est ce qui se passe dans notre esprit quand on contemple une œuvre d’art. Cette oeuvre peut être très visuelle ou très conceptuelle, mais à long terme, ça ne fait pas de différence. Je m’intéresse à la manière dont la pensée est enrichie."

- Les Levine, 1998

Artiste conceptuel, Les Levine est l’un des initiateurs des arts médiatiques. Très tôt, il reconnaît le potentiel de la télévision comme médium artistique et comme moyen de diffusion de masse. Il compte parmi les premiers artistes à utiliser la vidéo. Levine se considère comme un " sculpteur médiatique " et utilise la publicité extérieure, les affiches, la télévision, la radio et les conversations téléphoniques dans son travail. Il étudie à la Central School of Arts and Crafts de Londres, puis expose et vit au Canada durant les années 1960 et au début des années 1970. En 1973, il est artiste en résidence au Nova Scotia College of Art and Design. Depuis 1964, il vit à New York.

Au début de sa carrière, Levine introduit l’idée d’un art jetable et se mérite ainsi le surnom de " Plastic Man " (homme de plastique). En 1966, il expose des milliers de reliefs en plastique formés sous vide de diverses couleurs et les vend de 3 $ à 6 $ chacun. C’est sa réponse populiste aux conceptions du monde de l’art selon lesquelles l’art est fait d’objets uniques et précieux. Table d’écoute (1970), qui se trouve dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada, consiste en 12 hauts-parleurs fixés au mur, chacun diffusant 12 heures de conversations téléphoniques en boucle, que Levine a enregistrées à partir de son téléphone à la maison. Le public écoute le document enregistré de demandes de renseignements et de conversations réelles au sujet de la production d’une œuvre d’art sur une période d’un an. Table d’écoute avance, pour son époque, une proposition radicale, à savoir que l’activité entourant le processus de création d’une œuvre est aussi valide et intéressante que le produit fini.

Comme d’autres artistes de sa génération, Levine aborde dans son art les questions de la valeur et de la consommation dans la société nord-américaine. Au début des années 1980, sa première campagne sur panneau publicitaire à Los Angeles et à Minneapolis suit son fructueux projet de médias de masse au cours duquel il présente 4000 images dans le métro de New York. Levine a réalisé plus de 200 vidéos et compte plus de 100 expositions solo.

Iris, un portrait mécanographié, 1969