Manasie Akpaliapik
Né dans un camp de chasse dans le nord de l’île de Baffin, Manasie Akpaliapik s’installe avec sa famille à Arctic Bay en 1967. Il apprend à sculpter dès son jeune âge, en observant ses grands-parents et sa tante. À douze ans, on l’envoie pensionnaire dans une école d’Iqaluit qui proscrit l’usage de sa langue, l’inuktitut, et nie les croyances traditionnelles. Révolté, Manasie quitte cette école à l’âge de seize ans, se marie avec une jeune fille nommée Noodloo et retourne s’établir à Arctic Bay.
Après la mort tragique de son épouse et de ses deux enfants dans un incendie en 1980, il s’installe à Montréal. Il se remet à la sculpture, apprend à utiliser des outils et des matériaux nouveaux, et se familiarise avec l’exécution de détails complexes. Il habite actuellement à Toronto, où il a un atelier.
Akpaliapik a toujours cherché à approfondir ses connaissances de la culture traditionnelle inuite afin de la transmettre dans son œuvre aux générations qui le suivent. En 1989, le Conseil des arts lui accorde une bourse lui permettant de retourner à Arctic Bay afin d’y apprendre la danse du tambour et la fabrication d’un kayak, et aussi d’y recueillir auprès des aînés des récits et légendes de la culture traditionnelle. Akpaliapik anime à l’occasion des ateliers dans le Nord et le Sud. « Dans tout ce que j’entreprends, explique-t-il, j’essaie de saisir un aspect de la culture, de mes traditions, des choses aussi simples que la chasse, le port du costume traditionnel, l’usage du harpon ou le récit de légendes. Je crois qu’il existe une seule façon de préserver notre culture : permettre aux gens d’en voir les manifestations.»