Osuitok Ipeelee

Osuitok Ipeelee est né au camp de Neeouleeutalik, prés de Cape Dorset. Il a grandi « en terre arctique », élevé selon les coutumes et usages traditionnels. Le terme « inuktitut nunamili » (nuna : terre) évoque les migrations saisonnières des Inuits qui vivaient sous des tentes de peaux dressées sur la terre ferme durant l’été et qui, l’hiver, s’abritaient dans des maisons de neige, ou igloos, construites sur le littoral de glace, à proximité du gibier. Il implique également que les Inuits dépendaient exclusivement de la nature pour leur subsistance : des animaux pour se nourrir, s’abriter et se vêtir, et des pierres pour s’outiller ou cuisiner. Osuitok apprit à sculpter en observant son père, Ohotok. Il vendit sa première sculpture dans les années 1940, un piège à renard miniature exécuté en ivoire et comprenant des pièces mobiles. Bien qu’il manifeste une préférence marquée pour la représentation d’animaux tels que les oiseaux, le caribou et l’ours polaire, il s’intéresse aussi aux activités traditionnelles de la femme, aux scènes de camp et aux chamans. Le phénomène de la métamorphose, qui permet aux animaux de se transformer en humains tandis que ces derniers peuvent emprunter la forme d’un animal, a inspiré plusieurs de ses œuvres. Travaillant principalement la pierre, Osuitok y incorpore souvent d’autres matériaux, dont il respecte toujours la nature et la provenance. Ainsi, il utilisera de l’andouiller pour représenter un panache de caribou ou de l’ivoire pour réaliser des défenses de morse. On reconnaît son style à la grâce et à la délicatesse d’exécution de ses sculptures, de même qu’à l’équilibre des formes, parfait mais à l’occasion précaire. Osuitok considère une œuvre réussie dans la mesure où elle transmet bien une idée. « Quand vous êtes sculpteur, dit-il, si vous avez une idée de ce que vous voulez réaliser, laissez-vous guider par votre imagination et allez-y étape par étape.»