Piero di Cosimo

« Dans tout ce qu’il a fait, on retrouve son esprit curieux et original; sa propre subtilité a su saisir les subtilités les plus aiguës de la nature. Il travaillait sans mesurer son temps ni ses efforts, seulement pour son plaisir et pour l’amour de l’art. »

- Giorgio Vasari, 1568

La grande imagination de Piero di Cosimo s’exprime dans des retables, des portraits et des scènes mythologiques. Celles-ci comportent souvent de somptueux paysages avec des animaux (réels ou imaginaires) dans une pose frappante. Excellent dessinateur, di Cosimo crée de fantastiques allégories. Il compte plusieurs grands artistes parmi ses élèves.

Piero di Cosimo, fils de l’outilleur Lorenzo di Piero d’Antonio, adopte le nom de l’artiste Cosimo Rosselli dans l’atelier duquel il travaille comme apprenti ou aide dès1480. Il collabore avec Rosselli et peint des portraits. Le portrait aujourd’hui intitulé Simonetta Vespucci (Chantilly; Musée Condé) est sans doute le tableau Cléopâtre de di Cosimo, mentionné dans la biographie de l’artiste par Giorgio di Vasari. Comme d’autres œuvres de di Cosimo, il est influencé par Léonard de Vinci et Fra Filippo Lippi. Michel-Ange est une autre influence de l’art de di Cosimo. Parmi ses élèves, on retrouve Fra Bartolommeo, Jacopo Pontormo et (selon Vasari) Andrea del Sarto. Vasari décrit aussi les excentricités de l’artiste, qui ont inspiré George Eliot pour son roman Romola (1863), ainsi que l’idéal romantique de l’artiste comme bohème.

Après avoir travaillé avec son maître Simon Rosselli aux fresques de la chapelle Sixtine, en 1481-1482, Piero di Cosimo travaille à son compte à partir de 1489-1490, date de La Visitationavec saint Nicholas de Bari et saint Antoine abbé (Washington, National Gallery of Art). En 1504, il se joint à la guilde des peintres de Florence. Di Cosimo fait preuve d’une imagination fertile et d’une observation aiguë de la nature dans ses sujets mythologiques qu’il peints pour les panneaux de cassone (des coffres) et spalliere (les panneaux arrière des coffres). Parmi ceux-ci, mentionnons L’incendie de forêt (v. 1505; Oxford, Ashmolean Museum) et La Mort de Procris (v. 1500-1505; Londres, National Gallery). Il ravit et étonne les Florentins avec ses inventions picturales.

Portrait de Piero di Cosimo par Vasari, 'Le Vite'
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