Serge Tousignant

« La photographie a la propriété de nous révéler et de nous faire sentir comment la lumière s’accroche aux choses, se dépose sur les objets pour nous les dévoiler, les faire apparaître et leur faire prendre forme dans des atmosphères, des ambiances et des contextes particuliers. »

Dans les années 1970, Serge Tousignant a déclaré qu’il n’était ni photographe ni sculpteur. Selon lui, ces titres traditionnels ne rendent pas compte des raisons qui expliquent son choix de techniques et de matériaux. Certes, il donne à ses photographies des sujets qu’il sculpte et structure souvent lui-même, mais ce qu’il cherche par-dessus tout à saisir, ce sont ses expériences et ses idées sur le temps, le contexte, la lumière, la forme et l’ombre. Membre fondateur du dynamique centre d’artistes autogéré Véhicule, Tousignant a joué un rôle clé dans l’essor de la scène artistique montréalaise dans les années 1970.Tousignant débute ses études à 17 ans à l’École des beaux-arts de Montréal. Dès qu’il reçoit son diplôme en arts graphiques, pour lequel il maîtrise la calligraphie, la typographie et le graphisme, il commence à travailler et à expérimenter la lithographie et l’eau-forte dans l’atelier d’Albert Dumouchel. De 1962 à 1965, il poursuit ses études à la Slade School of Fine Art du University College de Londres où il étudie la peinture et la lithographie. Tôt dans sa pratique, Tousignant étudie la ligne dont il adopte l’esthétique. S’il préfère au départ un trait curviligne, il favorisera bientôt une forme géométrique bien délimitée, un style qu’il défendra tout au long de sa carrière. L’année 1972 marque le début de ses recherches en photographie, médium qu’il ne délaissera plus. Il a présenté son travail au pays et à l’étranger, notamment une exposition solo au Musée canadien de la photographie contemporaine en 1992, dont les œuvres Ruban gommé sur coin d’atelier, un point de vision (1973-1974), Dessin de neige et de temps no 4 (1977), L’équilibriste et la lanterne (1991, imprimé en 1992).Serge Tousignant a reçu le prix de la Bridgestone Art Gallery à la 5e Biennale internationale de l’estampe de Tokyo et le prix de sculpture à l’occasion de « Perspective 67 », l’exposition de la Commission du Centenaire du Canada.

Photographie : Madeleine Forcier