Homme parlant à la radio
Dans « L’homme à la radio » , Pootoogook évoque son enfance à Cape Dorset dans les années 1970. La maison préfabriquée avec ses murs en contreplaqué, son carrelage en linoléum et son chauffage au mazout constituait un nouveau type d’habitation pour ses parents - ceux-ci étaient arrivés au village une dizaine d’années auparavant -, mais pour Pootoogook, c’est cette demeure, et non la tente ou l’iglou, qui était le foyer familial. Vêtue d’un jean, d’un chandail orné de dentelle et d’un « amauti » (parka) d’enfant dans lequel elle peut porter sa poupée, l’artiste s’est représentée en petite fille qui regarde sa mère débiter de la viande par terre, tandis que son père parle dans un émetteur-récepteur pour bande CB. Vie de transition pour ses parents, mais normale pour Pootoogook. « Je n’ai jamais pensé : ceci est la vie inuite traditionnelle et ça, celle des Blancs, déclare-t-elle. Je n’ai jamais rien pensé de tel : je dessine simplement ce que je vois. »