La pratique artistique de Nicole Jolicoeur est centrée sur son appropriation et son interprétation de documents photographiques réalisés au XIXe siècle sur l'hystérie, une maladie dite féminine que l'on croyait d'origine sexuelle. Le psychiatre français Pierre Janet avait alors pris ces photos de sa patiente Madeleine Lebouc. On voit sur ses pieds et sa poitrine des blessures qui rappellent les stigmates du Christ et Son Nom, signes de son identification aux souffrances du Rédempteur. Dans son titre, Jolicoeur évoque cette dimension mystique ou religieuse du langage de l'hystérie qui appelle à la transcendance du corps par la mortification de la chair. En outre, elle voile les images de soie nouée et drapée pour suggérer une sensualité réprimée tout en marquant l'impossibilité d'une vision unifiée et, donc, d'une signification unique.