
À l'instar du photographe français Robert Demachy, Frank Eugene manipule avec audace ses négatifs, utilisant la pointe sèche pour estomper les contours des formes, ce qui donne à ses épreuves un aspect plus proche de celui de dessins, de gravures ou de tableaux. Même Demachy, qui voit les tirages d'Eugene au Photo-Club de Paris en 1903, décrit le photographe comme un créateur d'« effets fondus et délicats ». Pour certains critiques et collègues, cette intervention radicale apparaît presque comme un outrage à la photographie. L'un d'eux, Dallett Fuguet, ira même jusqu'à écrire : « M. Eugene ne retravaille aucunement les épreuves, mais ses négatifs doivent être dans un état que n'importe quel photographe jugerait choquant. »