Hommage aux lauréats des Prix du Gouverneur général de 2017


Landon Mackenzie, Macke it to Thy Other Side, 2000, acrylique sur toile, 228 cm sur 313 cm. Collection : Musée des beaux-arts du Canada

Qu’il s’agisse de portraits intimes de vies marginales, de films expérimentaux ou de tableaux cartographiques, les œuvres des lauréats des Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques (PGGAVAM) figurent cette année parmi les contributions les plus originales à l’art contemporain du Canada.

Financés tous les ans par le Conseil des arts du Canada, les PGGAVAM ont pour but de souligner le talent local tout en offrant un tremplin vers la scène internationale à des artistes qui mènent déjà de brillantes carrières dans des domaines aussi variés que la peinture, le dessin, la photographie, la sculpture, l’installation, l’architecture, le cinéma, les nouveaux médias, l’art sonore ou les métiers d’art.

Les gagnants de 2017 sont Michèle Cournoyer, Mike Hoolboom, Shelagh Keeley, Glenn Lewis, Landon Mackenzie, Philip Monk, Shelley Niro et Pamela Ritchie. Tous ont récemment été invités à monter sur la scène du Musée des beaux-arts du Canada pour participer à une soirée-conversation avec Rhiannon Vogl, conservatrice associée de l’art contemporain. Vogl a également organisé une exposition collective de leurs œuvres qui sera présentée du 8 avril au 4 septembre 2017 à la Winnipeg Art Gallery.


Philip Monk, Will Munro: History, Glamour, Magic, installation : Art Gallery of York University, 11 janvier au 11 mars 2012. Photo : Cheryl O’Brien

Comme l’a noté Vogl lors de cet événement : «  L’aspect le plus intéressant, le plus essentiel et le plus précieux de mon travail est cette collaboration authentique avec des artistes vivants. Tous les ans, je découvre un choix fabuleux d’artistes avec qui je travaille pour monter cette exposition et l’approche de cette année est vraiment passionnante parce que, en plus de la présentation des œuvres à Winnipeg, nous avons la chance d’avoir une conversation avec eux. »

Les œuvres des lauréats de 2017 expriment sous des formes intimes et imaginatives de grands enjeux de société dont les récits coloniaux, les inégalités sociales, les questions d’identité et de sexualité et ou encore la vie avec le VIH. Comme l’a souligné à cette occasion Simon Brault, directeur et chef de la direction du Conseil des arts du Canada, ces artistes ont non seulement apporté « plusieurs décennies d’évolution artistique » à leur champ de pratique, mais ils ont fourni une importante contribution « à titre de meneurs, d’innovateurs, de mentors et de professeurs ».

Lors de cette soirée-conversation, les artistes ont décrit leurs pratiques et techniques et souligné l’importance de l’éducation artistique dans leur cheminement personnel. De courtes vidéos présentant les gagnants des PGGAVAM au travail peuvent être vues sur le site du Conseil des arts du Canada.


Shelley Niro, Dressing Warrior, 2012, photographie numérique, 101,6 cm x 152,4 cm

« Au quotidien, je [ne] fais [que] de l’art, je ne pense qu’à ça, précise Shelley Niro, une artiste qui utilise dans sa pratique de multiples formes de fabrication d’art allant de la peinture au tissage de paniers et au perlage, sans oublier l’installation et le long métrage. « C’est un effort constant de penser à des idées, de les réaliser et de trouver à les financer. »

À l’instar de Shelley Niro, plusieurs gagnants des PGGAVAM sont des artistes multidisciplinaires qui combinent des genres traditionnels de production et créent des liens entre le personnel et le politique. Par exemple, Shelagh Keeley est connue pour ses dessins muraux qui imitent la nature viscérale de la poésie et la cinéaste Michèle Cournoyer a elle-même créé les dessins à l’encre noire sur papier qui animent son court métrage surréaliste, Le Chapeau (1999), dans lequel elle analyse un inceste vécu par une danseuse exotique.


Michèle Cournoyer, Le chapeau, 1999, dessin à l’encre noire sur papier, 6 min 30 sec, 35 mm couleur. Collection : Office national du film du Canada. Photo : ONF

Mike Hoolboom, un cinéaste expérimental qui a réalisé un film biographique sur le cinéaste d’avant-garde Tom Chomont en 2002, s’est demandé combien d’éléments il fallait exclure d’une œuvre biographique tandis que Philip Monk, un auteur et conservateur de Toronto qui a déjà travaillé avec Hoolboom, a réfléchi à l’évolution du Canada en tant que nation et à son propre rôle dans la documentation de la scène artistique de Toronto. Philip Monk a reçu cette année le Prix de contribution exceptionnelle attribué dans le cadre des PGGAVAM.

Pamela Ritchie, artiste joaillière d’Halifax et lauréate du Prix Saidye-Bronfman pour son excellence dans les métiers d’art, associe à des procédés traditionnels une technologie de pointe pour donner vie à des œuvres remarquables par leur texture, leur composition et leurs couleurs saisissantes. Sur scène, elle a parlé de ce qu’elle avait pu observer au fil d’une carrière d’éducatrice de plus de trente ans. Cet aspect a également soulevé par l’artiste Landon Mackenzie dont les peintures monumentales – moins abstraites que figuratives, dit-elle – explorent la cartographie sans cesse renouvelée du Canada.


Glenn Lewis, Survival Paradise, 1980, sérigraphies et épreuves sur papier Canon, 55,88 cm x 76,2 cm chacune. Collection : Musée des beaux-arts du Canada

Avec une riche carrière en techniques mixtes, sculpture et céramique, l’artiste installé à Vancouver Glenn Lewis croit qu’une éducation artistique aide à transcender le quotidien : « Quand j’étais à l’école d’art et en classe de dessin, j’ai toujours pensé que j’apprenais à voir la face cachée des choses. » 

Curieux d’en savoir plus? Venez rencontrer tous ces artistes au vernissage de l’exposition collective des Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques qui aura lieu le 7 avril à la Winnipeg Art Gallery. L’exposition sera à l’affiche du 8 avril au 4 septembre 2017.

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