Flore et faune à l’Art Gallery of Alberta
James Griffiths, John H. Griffiths, Pensées (après 1836), plume, encre, aquarelle et mine de plomb sur papier vélin, 15,8 x 18,9 cm. MBAC
Flore et faune. 400 ans d’artistes inspirés par la nature salue l’arrivée du printemps à l’Art Gallery of Alberta (AGA).
Empruntant 76 œuvres allant de peintures, de dessins et d’estampes à des photos et créations artisanales à la collection permanente du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), Flore et faune s’intéresse à la façon dont les artistes s’inspirent depuis toujours du monde naturel, dans toute sa richesse et sa diversité.
« Chacun peut se reconnaître dans cette exposition, pense Ann Thomas, conservatrice de la photographie au MBAC et co-commissaire de l’exposition. À moins d’avoir grandi dans un environnement à cent pour cent urbain et de craindre le chaos de l’environnement naturel, la plupart des gens ont comme premier réflexe d’établir un contact avec les images qu’ils voient ici, qu’il s’agisse de gros plans de champignons, d’oiseaux, de fleurs, de papillons ou d’arbres. »
Ann Thomas ajoute : « Nous présentons quatre siècles de traitements artistiques différents du sujet. L’exposition confirme que nous réagissons toujours à la nature, même si la majorité d’entre nous vivent aujourd’hui dans des jungles de béton. »
Ann Thomas et Andrea Kunard, conservatrice associée de la photographie au MBAC, ont eu l’idée de cette exposition après une visite de l’atelier de l’artiste d’Ottawa Lorraine Gilbert où elles ont pu voir Les plaines LeBreton (2010), une grande épreuve composite au jet d’encre sur toile qui représente des fleurs sauvages poussant dans un décor urbain. Reprenant l’idée que les artistes d’aujourd’hui puisent à la même source d’inspiration que ceux d’il y a quatre siècles, elles ont monté une exposition multiforme faisant appel à plusieurs départements de conservation et à différentes techniques artistiques pour démontrer la force et la richesse de la collection permanente du Musée.
« Lorraine Gilbert propose une vue panoramique d’un site naturel en ville où des plantes et des espèces naturelles fleurissent dans un paysage urbain, précise Andrea Kunard. Ici, son approche scientifique l’a amenée à collectionner des échantillons et à les étudier pour ses compositions, mais les autres artistes de cette exposition ont une approche différente de la nature. »
Andrea Kunard évoque Jardin en hiver (1997–1999), une eau-forte de Lucian Freud qui révèle une facette de l’artiste sans doute peu connue des visiteurs : « La plupart d’entre eux voient Freud comme un peintre figuratif, qui a produit des œuvres d’une grande intensité psychologique en se servant de la figure humaine. Freud utilise ici la nature comme un refuge, un moyen de s’éloigner des personnes qu’il trouve trop intenses. Il veut atteindre un autre univers, et la nature est le moyen qu’il choisit pour cela. »
Flore et faune est la 14e exposition que présente l’AGA dans le contexte de son partenariat avec le MBAC. Lancé en 2009 avec l’AGA d’Edmonton, en Alberta, le programme @MBAC compte maintenant parmi ses partenaires le Musée d’art contemporain canadien de Toronto (Ontario) et le Musée des beaux-arts de Winnipeg (Manitoba).
Comme le souligne Laura Ritchie, directrice des expositions à l’AGA : « Nous pensons qu’il est important d’examiner les collections des autres musées et de pouvoir ainsi présenter les trésors du MBAC au public d’Edmonton. Le contenu, les techniques et les approches artistiques de cette exposition sont si variées qu’elle nous offre une merveilleuse façon de compléter notre collection. »
Catherine Crowston, directrice générale et conservatrice principale de l’AGA, déclare que la période de 400 ans et les techniques mixtes des œuvres de l’exposition a soulevé son intérêt. Fait tout aussi important : Flore et faune s’intègre parfaitement à la programmation de l’AGA, devenant ainsi le complément idéal pour Edmonton.
Catherine Crowston précise : « À l’AGA, nous essayons entre autres de mettre sur pied une programmation par blocs thématiques afin d’offrir un fil commun aux expositions. Les expositions de cet hiver et du printemps prochain analysent différentes représentations de la nature, et Flore et faune s’inscrit parfaitement dans cette série. »
Organisée par le MBAC, Flore et faune est à l’affiche du l’AGA jusqu’au 8 juin 2014.