Dianne Bos est reconnue pour ses photographies réalisées à l’aide d’appareils à sténopé, un dispositif qui consiste, dans sa forme la plus simple, à percer un petit trou, ou une ouverture, sur le devant d’une boite. Intéressée à la science, elle collabore avec des scientifiques sur plusieurs projets et cherche à créer des images qui évoquent la représentation d’objets célestes.
Avec une seule bougie ou une ampoule, Bos réussit à simuler, par de longues expositions, les multiples sources lumineuses qu’englobent les galaxies. Lorsqu’elle développe ses images en chambre noire, elle a parfois recours à des effets photogrammes. Dans Télescope avec sphères et Landau du château avec sphères, elle lance des cristaux sur le papier avant de l’exposer à la lumière afin de créer une constellation d’étoiles. L’artiste soulève ainsi des questions sur l’imagerie produite par des technologies, comme les télescopes et autres appareils d’astronomie. Dans ses photographies de voyage Venise bifurquée et Narbonne-Plage, France, elle porte une attention particulière à la relation de l’image au lieu, au temps et à la mémoire.
Dianne Bos (Hamilton, Canada, 1956–) est basée à Calgary et elle pratique la photographie à l’aide d’appareils à sténopé. Suivant les conseils de son professeur d’art Thaddeus Holownia, elle s’initie à cette technique à la fin des années 1970, à la Mount Allison University, au Nouveau-Brunswick. La fabrication de sténopés se révèle une expérience libératrice et elle choisit d’en faire son dispositif de prédilection. Sa carrière avec ce type d’appareil reflète un aspect important de l’histoire de la photographie au Canada puisqu'elle démontre, sur le plan technique, qu'il existe différentes façons de produire des images.
Dans les mots de l’artiste
Mon travail remet en question l’idée que la photographie est une manière de “capter un moment dans le temps”. Avec les appareils à sténopé et les longues expositions, j’enregistre, non pas un instant, mais plutôt le passage du temps en un lieu. Les spectateurs ont dit que mon travail évoque l’image mnésique qu’ils conservent longtemps après avoir vu un lieu familier. Ils reconnaissent ainsi l’importance que j’ai toujours accordée au temps, à la mémoire et à la saisie de l’essence du lieu, dans mes images de monuments architecturaux et de destinations touristiques classiques[1].
La photographie au Canada, 1960–2000 , compte plus de 100 images tirées des collections du Musée canadien de la photographie contemporaine (MCPC) et du MBAC qui font maintenant partie de celle de l’Institut...